À défaut de vous enrichir, préservez votre patrimoine ! (1/2)

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Par Charles Sannat Modifié le 19 septembre 2012 à 9h55

Etre « pessimiste » c’est bien. Aujourd’hui, je suis de très bonne humeur. Le ciel est bleu, les oiseaux chantent, le soleil brille (un peu comme l’or) alors je vais vous faire quelques propositions de pistes éventuelles de réflexion pour votre patrimoine.

Alors qu’une étude récente de la banque d’investissement UBS recommande à ses clients d’acheter dès maintenant de l’or en raison d’une situation sur le front macro-économique devenant très délicate, comment se protéger et quelle stratégie patrimoniale adopter pour se protéger au mieux de la tempête qui s’annonce ?

D’abord quelques constats.

Je ne pense pas que notre système économique basé essentiellement sur l’idée de croissance infinie dans un monde fini grâce à de l’énergie abondante et peu coûteuse soit viable encore très longtemps sous cette forme. Au delà de toute preuve, analyse ou autre raisonnement, je vous exprime là mon intime conviction. Donc nous devons nous préparer à rentrer dans ce que je nomme l’ère de la rareté.

Autre sujet, essentiel à mes yeux et pourtant très souvent complètement occulté, la démographie.

En gros la petite planète Terre est passée de 1 milliard à 7 milliards d’habitants en un siècle.

La croissance économique a été en réalité portée par une véritable explosion démographique ayant accès à des ressources naturelles permettant de nourrir ce boum économique et de satisfaire un appétit de consommation poussé à son paroxysme ces dernières années.

Le Japon, qui est en avance sur nous d’une vingtaine d’années sur les aspects démographique et en particulier sur le vieillissement de la population, nous indique clairement qu’il ne peut pas y avoir de croissance forte et durable avec une population déclinante.

Ce problème de la pyramide des âges et du nombre de séniors est un problème mondial qui concerne également la plupart des pays émergents, à commencer par la Chine.

Si vous additionnez d’un côté le vieillissement de la population et de l’autre le phénomène de rareté touchant les ressources naturelles, vous obtenez des fondamentaux économiques désastreux pour les cinquante prochaines années, le reste étant de la littérature, ou du « bruit de fond ».

De la Démocratie à la « Debtocracy ».

Un grand principe de base doit être respecté. Nous ne sommes plus en démocratie mais en « Debtocracy ». Depuis quarante ans, la croissance obtenue l’a été partout au prix d’un endettement de plus en plus important des acteurs économiques. Etats, régions, entreprises, ménages, c’est une énorme bulle de dette que nous avons en face de nous. C’est cette bulle de dette qui a permis une augmentation exponentielle de la masse monétaire donnant l’illusion d’une croissance économique en réalité totalement malsaine.

L’explosion de cette bulle d’endettement est inéluctable, soit par la récession-déflation, soit par la fuite en avant de l’inflation (pour le moment privilégiée).

Et là, soyons clairs, la gravité n’est pas la même. La raison est très simple. On peut ne pas acheter d’actions, ne pas détenir de PEA. On peut fuir les obligations. Ne pas avoir de contrat d’assurance vie fonds euros, c’est possible. Mais, ON NE PEUT PAS NE PAS DETENIR DE MONNAIE.

Conclusion logique : une crise monétaire est par définition dévastatrice.

Comment protéger son patrimoine?

Reprenons.

1/ Vieillissement de la population égal déflation des actifs. Les séniors détiennent le patrimoine. Les générations suivantes sont au mieux précaires, au pire en galère (c’était pour la rime). Les juniors n’ont pas les moyens de racheter le patrimoine à prix fort des séniors, qui devront en plus le revendre pour financer la dépendance et une fin de vie de plus en plus coûteuse.

2/ Epuisement des ressources naturelles qui entraine un effet « rareté » et donc une augmentation de cours.

3/ Un effondrement monétaire à venir en même temps qu’explosera la bulle de la dette.

Logiquement, dans un tel contexte, il n’y a pas grand chose à faire. Economiquement parlant, en déflation (car c’est de cela qu’il s’agit) il faut détenir du cash puisque les actifs baissent. Donc le pouvoir d’achat de la monnaie augmente même si les placements ne rapportent rien. Si l’immobilier baisse de 20% cette année, alors avec 100 000 euros qui ne rapportent rien, j’obtiens mécaniquement un gain de 20% en termes de « pouvoir d’achat immobilier ».

Sauf qu’il faut que les banques tiennent. Elles ne tiendront pas. Il faut que les Etats tiennent. Ils ne tiendront pas. Il faut que les monnaies tiennent. Elles s’effondreront dans un énorme vacarme d’insolvabilité ou d’hyperinflation.

Si on admet ce raisonnement, il en découle qu’il faut détenir quand même des actifs tangibles (de qualité de préférence) qui pourront un jour retrouver une valeur exprimée dans une nouvelle monnaie.

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.