Vite vite, il faut que les Français dépensent ! Le chef de l'Etat l'avait promis lors de son allocution télévisée fin mars : c'est désormais chose faite. Cinq millions de salariés vont pouvoir, s'ils le souhaitent, dépenser une partie de l'argent qui leur appartient dans le cadre de l'intéressement ou de la participation et qui était jusque-là bloqué pendant cinq ans, sauf évènements majeurs de la vie (naissance d'un troisième enfant, mariage, achat d'un appartement, divorce, licenciement, etc). Au terme d'une procédure législative accélérée, le Parlement vient en effet d'adopter le texte de loi qui permet de débloquer exceptionnellement des fonds versés par les entreprises à leurs salariés au titre de la participation et de l'intéressement. Le Sénat doit pour sa part se prononcer le 28 mai.
Concrètement, chaque salarié pourra récupérer, en une fois, jusqu'à 20 000 euros de sa cagnotte personnelle –même si en réalité, les salariés possèdent en moyenne seulement environ 1 500 euros-, à partir du 1er juillet prochain. Pendant six mois seulement, il va pouvoir libérer de manière anticipée les sommes en jeu, sans perdre les avantages sociaux et fiscaux attachés au dispositif, c'est-à-dire sans avoir à payer d'impôts sur le revenu sur cette somme.
Mais pas question d'aller placer cet argent sur un livret A ou de le mettre sous le matelas, l'objectif de l'opération étant de doper le pouvoir d'achat des Français et de relancer la consommation ! Des contrôles seront mis en place pour éviter un transfert de cet argent vers des produits d'épargne. Car lors des précédents déblocages de fonds, en 2004 et 2008 notamment, une part importante de l'argent avait été in fine épargné.
Le dispositif de l'intéressement, facultatif et dont le montant est fixé en fonction d'objectifs à atteindre, et celui de la participation, obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés et dont le montant est indexé sur les bénéfices réalisés par l'entreprise, représentent une manne de 14 milliards d'euros en France.