"On va vous contraindre, on va vous obliger, si vous n'y arrivez pas vous allez être punis, on va vous mettre des pénalités. Il faut arrêter ce discours qui est insupportable. On n'est pas dans une cour d'école !" s'insurge aujourd'hui dans Le Figaro un Pierre Gattaz -le patron des patrons- exaspéré ! Et en effet, face aux échecs cuisants - chômage, décroissance, flop du CICE...- le gouvernement socialiste tente de se défausser de ses responsabilités sur les entreprises.
Dernière initiative en date tirée de sa boîte à outils par le bricoleur de l'Élysée, le ronflant "pacte de responsabilité" qui consiste en la suppression des cotisations familiales des employeurs contre promesse d'embauches. Dire qu'il s'agit d'une tentative d'arnaque aux entreprises est un doux euphémisme et ce pacte inutile n'empêchera pas nos forces vives de se retrouver "à poil" dans la compétition internationale.
François Hollande explique "un principe simple : moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en même temps, une contrepartie, plus d'embauches et plus de dialogue social". Quant au député socialiste Malek Boutih, il déclare sans rire "Dans le pacte de responsabilité, il y a l'idée de dire que l'on veut prendre les devants"... les devants de la catastrophe, j'imagine ? Témoignages, exemple et chiffres de l'INSEE à l'appui, ce "pacte de responsabilité" n'est que le summum de l'incurie et de l'incompétence des technocrates au pouvoir.
Dans ce jeu de bonneteau gouvernemental, le racket supprimé d'une main est repris pour moitié par l'autre.
Le pacte de responsabilité doit prendre effet en 2017, mais un patron est obligé de se projeter dans l'avenir, de conserver une dynamique positive, d'anticiper avant de s'engager. Car le risque n'exclut pas la raison dans le monde du travail. Voici un exemple concret : Nathalie est patronne de T&C (Tais-toi & Casque) Start Up de services informatiques. Positive par nature, elle décide d' étudier à son niveau la faisabilité de ce "pacte de responsabilité".
Chez T&C un informaticien confirmé touche 33 600€ brut par an (base 35 heures). La suppression de sa CAF Cotisation d'Allocation Familiale qui s'élève 151 € par mois (au taux de 5.4% en 2013) dégagerait un budget pour l'entreprise de 1812 € par an.
Les charges sociales pour les bas salaires entre le SMIC et jusqu'à 1,6 x le SMIC, soit 1812 € nets, sont réduites depuis 10 ans (Loi Fillon) et exonérées de la CAF. Bien qu'écrasée par les charges sociales, Nathalie pleine de bonne volonté pour jouer le jeu socialiste, envisage d'embaucher un nouvel employé au SMIC. Celui-ci coûterait 1445 € bruts à l'entreprise auxquels on ajoute 50 % de charges et coûts indirects (tickets restaurant, indemnité de congés payés, carte Orange, médecine du travail, équipement de son poste de travail, coût de formation et d'encadrement...)
Ce nouveau salarié coûterait au bas mot 26000 € à T&C.
Nathalie se livre alors à un petit calcul très simple (26000 € de coût d'un smicard / 1812 € de CAF économisés) il faudrait qu'elle emploie chez T&C au minimum 14 informaticiens confirmés pour embaucher au SMIC un seul chômeur. Mais il y a un hic...T&C n'emploie que 9 salariés.
Responsable, Nathalie gère sainement son entreprise en "bon père de famille"... Signer ce pacte est pour elle définitivement inconcevable tant qu'il n'y a pas de reprise effective et de croissance économique.
Rideau !
Pire encore, Nathalie toute à sa réflexion "positive" n'a même pas tenu compte d'un "détail", mais là l'hypothèse devient carrément surréaliste : dans ce jeu de bonneteau gouvernemental, le racket supprimé d'une main est repris pour moitié par l'autre. Ainsi, un observateur attentif fera remarquer que 5.4 % en moins de CAF ne représentent plus que... 3.6 % de réduction après passage de l'impôt sur les sociétés !
Cet exemple précis d'une entreprise lambda est d'autant plus significatif que ce sont les TPE et PME qui forment l'essentiel du réservoir d'emplois de la France. Selon l'INSEE en 2012, sur les 1 185 522 employeurs en France, 82% ont de 1 à 9 salariés, seulement 14% emploient 10 à 49 salariés et moins de 3 % des entreprises comptent plus de 50 salariés. Le "pacte de responsabilité" est une escroquerie pour au moins 90% des entreprises françaises !
"Pacte de responsabilité" oui, si les 10% d'entrepreneurs concernés étaient complètement irresponsables !
Moins de 10 % des employeurs français pourraient s'engager dans ce pacte de responsabilité s'ils avaient la même insouciance et la même irresponsabilité que les énarques qui nous gouvernent ! Heureusement pour la France, cette hypothèse n'est qu'un cauchemar.
Je laisse la parole aux professionnels :
Xavier Kemlin est un entrepreneur français vivant et travaillant aujourd'hui en Suisse et qui a créé plusieurs entreprises. Il est également investi dans le groupe Flo, entreprise internationale de restauration qui emploie plus de 10 000 personnes. Il exprime ainsi son sentiment "Quand vous proposez à un patron un 'pacte de responsabilité', c'est que déjà vous pensez avoir en face de vous quelqu'un d'irresponsable. C'est d'une bêtise incommensurable. Tout chef d'entreprise digne de ce nom est responsable et n'a pas besoin du gouvernement pour le lui rappeler. Ce projet montre clairement la totale méconnaissance des entreprises par François Hollande. Ces gens-là qui sortent de l'ENA n'ont pas encore compris ça ?
Personnellement, je ne connais pas un patron qui se lève le matin sans penser à ses ouvriers, à ses salariés, à comment il va faire la paie, à comment il va payer la TVA, sans se poser la question d'embaucher une personne de plus parce qu'il y a un peu plus de travail, comment il va faire pour supprimer un emploi parce qu'il y a moins de travail et que sinon, ça met l'entreprise en difficulté. "
Quand on sait que les investissements étrangers ont baissé de 70% depuis la prise de pouvoir de Hollande, les "contreparties" irréalistes exigées d'un si modeste allègement du racket fiscal fragiliseraient encore plus les entreprises restées en France et déjà exsangues.
Quand 75% des Français ne font plus du tout confiance à l'État, un seul vrai "choc de responsabilité" authentique supprimerait un quart des charges patronales et assouplirait les ruptures de contrats et favorisant les embauches. Après le flop du "pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi" avec son "crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi" et avant le "pacte de responsabilité" on attend toujours des effets concrets et bénéfiques du fameux "Choc de simplification".
Invité aux USA avec François Hollande, Pierre Gattaz, patron du Medef a été dissuadé par l'Elysée de toute conférence de presse à Washington. Il a finalement craqué devant quelques journalistes : "Dans la situation de la France qui est à l'arrêt économique, avec des indicateurs mauvais, c'est très rafraîchissant de venir aux États-Unis, de voir comment ils font, comment ils rebondissent, comment ils créent des emplois, comment l'innovation se passe"
Mesdames et messieurs du gouvernement, trêve de formules magiques, cessez de tourner autour du pot pour libérer les entreprises, relancez la machine que vous avez grippée, SIM.PLI.FIEZ pour de bon le code du travail, la fiscalité... et surtout rétablissez la confiance des Français en faisant enfin les économies qui s'imposent. Pour éviter les conflits, vous pouvez même vous payer le luxe de conserver encore un peu vos effectifs actuels dans la fonction publique mais simplement, fermez les robinets de subventions inutiles tout en dégraissant progressivement vos mammouths !
Tous à poil !
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