Pacte de responsabilité : Valls menace les entreprises réticentes

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Par Laure De Charette Publié le 16 février 2016 à 6h45
Manuel Valls Deplacement Montauban Brigitte Barege
0,5%Le pacte doit permettre de gagner 0,5% de croissance d'ici 2017.

Vous ne jouez pas le jeu ? Et bien vous allez être obligés d’y jouer, sous peine de sanctions ! Tel est en substance le message que le Premier ministre a voulu faire passer aux entreprises, accusées de ne pas avoir suffisamment investi et embauché en échange des aides versées par l’Etat.

Un pacte décevant

D’après Manuel Valls, la mise en oeuvre du pacte de responsabilité, un des piliers de la politique économique de François Hollande, n'est "pas satisfaisante".

Il a exhorté le patronat à "assumer ses responsabilités". Évoquant des engagements "pas respectés" et un "bilan pas satisfaisant", il a estimé qu'il fallait que chacun prenne ses responsabilités".

Pire, le chef du gouvernement a brandi une sorte de menace (même s’il s’en défend) : il se pourrait bien que dans le futur les aides allouées aux entreprises soient conditionnées, ou qu’elles soient réorientées vers d'autres entreprises, plus joueuses.

Tuer la confiance ?

Les représentants du Medef ont évidemment sauté au plafond. Conditionner les aides aux entreprises accordées dans le cadre du pacte de responsabilité serait "une erreur majeure", selon Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du syndicat patronal. "Ça serait remettre en question la confiance qui commence à renaître dans les chefs d'entreprises".

Le pacte de responsabilité, lancé en janvier 2014, est censé permettre de rendre nos entreprises compétitives en baissant le coût du travail, et donc de créer les conditions de la création d'emplois. Précisément, il doit permettre de gagner 0,5% de croissance et créer 200 000 emplois à l’horizon 2017. Ce pacte consiste en 41 milliards d’euros d’aides (réduction des impôts et cotisations sociales, mesures de simplification administrative), accordés aux entreprises en vue de les inciter à embaucher et investir. Mais les résultats ne sont pas là.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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