Vous ne jouez pas le jeu ? Et bien vous allez être obligés d’y jouer, sous peine de sanctions ! Tel est en substance le message que le Premier ministre a voulu faire passer aux entreprises, accusées de ne pas avoir suffisamment investi et embauché en échange des aides versées par l’Etat.
Un pacte décevant
D’après Manuel Valls, la mise en oeuvre du pacte de responsabilité, un des piliers de la politique économique de François Hollande, n'est "pas satisfaisante".
Il a exhorté le patronat à "assumer ses responsabilités". Évoquant des engagements "pas respectés" et un "bilan pas satisfaisant", il a estimé qu'il fallait que chacun prenne ses responsabilités".
Pire, le chef du gouvernement a brandi une sorte de menace (même s’il s’en défend) : il se pourrait bien que dans le futur les aides allouées aux entreprises soient conditionnées, ou qu’elles soient réorientées vers d'autres entreprises, plus joueuses.
Tuer la confiance ?
Les représentants du Medef ont évidemment sauté au plafond. Conditionner les aides aux entreprises accordées dans le cadre du pacte de responsabilité serait "une erreur majeure", selon Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du syndicat patronal. "Ça serait remettre en question la confiance qui commence à renaître dans les chefs d'entreprises".
Le pacte de responsabilité, lancé en janvier 2014, est censé permettre de rendre nos entreprises compétitives en baissant le coût du travail, et donc de créer les conditions de la création d'emplois. Précisément, il doit permettre de gagner 0,5% de croissance et créer 200 000 emplois à l’horizon 2017. Ce pacte consiste en 41 milliards d’euros d’aides (réduction des impôts et cotisations sociales, mesures de simplification administrative), accordés aux entreprises en vue de les inciter à embaucher et investir. Mais les résultats ne sont pas là.