Quitte ou double. D'un côté, l'ouragan Sandy peut permettre au président américain de montrer son leadership et son sang-froid en tant que chef des services fédéraux face à un Mitt Romney réduit au rang de simple spectateur. De l'autre, Barack Obama peut échouer à rassurer la population soumise à rude épreuve et à coordonner l'action de manière adéquate. On se souvient de la gestion calamiteuse de l'ouragan Katrina, en 2005 : George Bush ne s'en était jamais vraiment remis.
A une semaine du scrutin présidentiel, et alors que les deux prétendants à la Maison Blanche sont au coude à coude dans les sondages, l'ouragan bouleverse la campagne américaine. Le moindre faux pas, la moindre tentative de récupération politique, la moindre négligence pourraient coûter cher à Obama. A l'inverse, il peut aussi sortir de ce cataclysme renforcé dans son image de leader des Etats-Unis, de véritable capitaine du navire. Etonnamment, très peu d'articles évoquent l'aspect politique des choses dans la presse américaine.
Barack Obama a mis sa campagne sur pause, préférant annuler toutes ses réunions électorales et rester à Washington pour gérer l'après-Sandy. Son rival, Mitt Romney, a tout de même maintenu quelques meetings, sans doute pour tenter d'occuper malgré tout l'espace médiatique.
Reste une autre donnée, soulignée par Le Nouvel Observateur : Obama compte tout particulièrement sur le vote anticipé, dans lequel il est en tête selon les sondages. Or l'ouragan menace ce mode de scrutin. Ainsi dans le Maryland, il est annulé en raison des conditions météorologiques. En Caroline du Nord, les deux comtés côtiers les plus exposés à l'ouragan ferment leurs bureaux. Ailleurs, notamment en Virginie, en Pennsylvanie et dans le New Hampshire, c'est le vote par correspondance qui pourrait être perturbé par Sandy, en raison des retards et incidents dans la distribution du courrier.
Si l'ouragan est une catastrophe majeure pour le pays, et notamment pour la côte est, sur les plans humain et économique, elle pourrait le devenir aussi sur le plan politique. Au moins pour l'un des deux hommes en lice.