Alors qu'on pensait que la question de la fusion entre SFR et Numericable, le premier ayant été cédé au deuxième par Vivendi en avril 2014, était quasiment close, voilà que deux informations ont fait revenir le dossier sur le devant de la scène. D'une part l'annonce d'un plan de licenciement massif de la part de Bouygues que le groupe présente comme une conséquence de cette fusion, d'autre part l'opérateur historique Orange qui annonce sa volonté de saisir l'Autorité de la Concurrence sur le dossier.
Un « traitement équitable » demandé à l'Autorité de la Concurrence
Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, qui a récemment été reconduit à la tête du groupe, n'a pas encore précisé pour quelles raisons Orange veut saisir l'Autorité de la Concurrence. Mais une chose est sûre : cette saisine montre les craintes de l'opérateur historique face à cette nouvelle entité.
« Nous allons soulever un certain nombre de problèmes que cette fusion entraîne » a déclaré au Financial Times Stéphane Richard sans donner de plus amples précisions. Tout ce que l'on sait pour l'instant c'est que ces « problèmes » sont à la fois d'ordre fiscal et réglementaire.
Mais, surtout, ce que veut Orange est « un traitement équitable entre le câble, le cuivre et la fibre » et c'est ce que va demander le groupe. C'est notamment sur la question de la TVA, différente entre les divers odes de connexion, que l'opérateur historique voudrait une mise à plat.
Une nouvelle guerre des prix n'aura pas lieu après la fusion
Selon Stéphane Richard le secteur des télécoms a déjà lancé la consolidation du marché car, depuis l'arrivée de Free Mobile en janvier 2012, les prix ont chuté. Mais ils ne pourront pas chuter ultérieurement et ce ne sera probablement pas la fusion SFR/Numericable qui va changer la donne.
« Les acteurs ont des capacités très limitées pour être agressifs en termes de baisse des prix » estime le PDG d'Orange dans les colonnes du Financial Times.
Il reste que, selon les problèmes soulevés par Orange, la fusion SFR / Numericable pourrait être retardée. Or Patrick Drahi, PDG de Numericable, s'était engagé sur l'emploi chez SFR à partir de la fin des négociations avec Vivendi et non à partir de la fusion effective des deux sociétés comme l'avait fait Bouygues dans son montage pour tenter de reprendre l'opérateur SFR.
Plus le dossier est retardé, plus la fusion sera réalisée tardivement et moins l'emploi sera garanti.