Orange ne veut pas de la mutualisation des réseaux de Bouygues et de SFR, et le fait savoir. L’opérateur a saisi mercredi l’Autorité de la concurrence et préconise d’attendre les résultats de l’institution avant tout mouvement.
L’opérateur de France Télécom commence à se sentir un peu isolé.
Orange saisit l'Autorité de la concurrence
Orange a saisi mercredi l’Autorité de la concurrence pour obtenir la suspension sine die des travaux visant à mutualiser les réseaux de SFR et de Bouygues Télécom. Des travaux qui avaient connu une petite pause au moment des négociations autour du rachat de SFR, et qui ont désormais repris leur cours, Bouygues essayant de maintenir un certain contact avec l’opérateur de Vivendi, après s’être fait évincé du rachat au profit de Numericable.
Bouygues économiserait 100 millions d'euros avec une mutualisation avec SFR
Désormais Bouygues ne peut plus faire marche arrière en ce qui concerne la mutualisation de son réseau avec celui de SFR, et c’est tant mieux pour lui, au grand dam d’Orange. Des travaux auraient d’ailleurs déjà commencé, constituant un démontage progressif de certaines stations de base. Une mutualisation des réseaux lui permettrait d’économiser 100 millions d’euros par an sur ses coûts de fonctionnement, tout en améliorant sa couverture réseau, pour contrer celle… d’Orange !
Orange craint une fuite de Free Mobile
La plus grosse crainte d’Orange reste l’importance que pourrait prendre ces réseaux mis en commun, ce qui pourrait attirer Free Mobile, dont le réseau 4G est bien pauvre à côté de celui de Bouygues. Or Orange n’a aucun intérêt à perdre Free Mobile, lui louant déjà sa bande passante pour près de 700 millions d’euros par an.
Vers une couverture du territoire 100 % mutualisée ?
Enfin Orange met en avant, dans sa plainte, l’ampleur du partage des infrastructures, mettant à mal la théorie de la concurrence par ces infrastructures justement. Car à force de mutualiser les réseaux et les moyens techniques, la France ne sera bientôt plus couverte que par des zones mutualisées. Actuellement, on estime que la concurrence entre les opérateurs ne s’exercerait plus que sur 4 % du territoire…