Stéphane Richard, le PDG d'Orange, l'affirme sans ambages : les négociations avec Bouygues Telecom sont « sur le point d'aboutir ». La fenêtre de discussion se fermera le 31 mars, et les pièces du puzzle commencent à s'assembler.
L'un des gros morceaux à négocier ne dépendait pas que des deux parties en présence. Pour obtenir le feu vert de l'Autorité de la concurrence, Orange et Bouygues Telecom doivent céder des actifs, véritables bijoux de famille provenant en particulier de Bouygues qui sera vendu « par appartements ». La nouvelle entité serait à la tête de plus de 50% du marché de la téléphonie : c'est trop pour le régulateur.
Dépeçage
Les négociations avec Free Mobile et SFR vont se répartir les morceaux les plus intéressants de Bouygues Telecom. Au trublion de la téléphonie les fréquences, qui muscleront son réseau 4G pour le mettre au même niveau que celui des deux autres opérateurs. Free devrait aussi récupérer les boutiques physiques de Bouygues Telecom.
Quant à SFR, il s'intéresse aux deux millions d'abonnés mobiles de B&You, la filiale low-cost de Bouygues Telecom. Ils seraient versés au catalogue clients de RED. Aussi bien Free que SFR mettraient au pot pour acquérir ces actifs : on parle de plusieurs milliards d'euros… Mais visiblement, les deux larrons sont prêts à faire un petit effort.
Fusion
Quant au mariage entre Orange et Bouygues Telecom, il serait donc en bonne voie d'après Stéphane Richard. « On ne chôme pas en ce moment, on est un peu sur tous les fronts et on va essayer de ne pas dépasser le trimestre », a-t-il expliqué durant le lancement de la nouvelle Livebox. Le paysage français de la téléphonie passerait de 4 à 3 opérateurs, une situation qui fait craindre à de nombreux consommateurs un retour à des prix élevés.
Stéphane Richard s'est fait rassurant : pour lui, il est « acquis » que les prix n'augmenteront pas (trop) après la fusion. C'est un des points qui sera examiné par l'Autorité de la concurrence si les négociations aboutissent.