Le marché des semi-conducteurs ne cesse de se consolider. La prochaine étape pourrait bien aussi être la plus importante jamais réalisée sur un secteur qui a pourtant l'habitude des grands chiffres.
Après plusieurs jours de rumeurs, c'est maintenant officiel : Broadcom a confirmé son intention d'acheter son rival Qualcomm. Le groupe de Singapour, qui va opportunément déménager son siège juridique aux États-Unis, est prêt à signer un chèque de 130 milliards de dollars pour s'offrir son concurrent américain. La valeur de cette transaction est du jamais-vu, alors que le secteur du semi-conducteur a déjà connu des acquisitions d'ampleur : Qualcomm a ainsi acheté NXP pour 47 milliards de dollars. Un chiffre qui parait bien faible face à la proposition de Broadcom !
OPA hostile
Cette OPA hostile valorise l'action de Qualcomm à 70 $, ce qui représente une prime de 28% par rapport au cours du titre de jeudi dernier. Qualcomm, qui fabrique des processeurs et des puces réseau, estime que l'offre est encore trop faible par rapport au potentiel de l'entreprise. On verra si les actionnaires sont du même avis. Quoi qu'il en soit, ce rapprochement, s'il est possible, sera particulièrement visé par les régulateurs. En tout cas, en termes d'activités les deux entreprises se complètent assez bien, Broadcom était un spécialiste de la connectivité courte distance, Qualcomm donnait plutôt dans les connexions longue distance.
Émergence d'un nouveau leader
La nouvelle entité formée par les deux entreprises deviendrait un mastodonte du secteur qui se placerait en troisième position derrière Intel et Samsung. Le groupe serait véritablement incontournable sur le marché de la téléphonie ainsi que de l'internet des objets : domotique, montres connectées et autres petits appareils électroniques. Une place enviable qui lui permettrait d'engranger les profits…