Patrick Drahi est-il allé un peu trop vite en besogne ? Le patron d’Altice, maison-mère de Numericable, n’aime pas perdre son temps… Et c’est bien ce qui est reproché à l’opérateur-fournisseur d’accès, dont plusieurs bureaux ont été mis sous scellés par l’Autorité de la concurrence ce jeudi 2 avril.
Les documents et ordinateurs saisis lors de cette opération ont un objectif : savoir si Numericable n’a pas consommé un peu trop rapidement son mariage avec SFR. Il faut dire que le géant des télécoms n’avait effectivement pas traîné. Numericable a obtenu fin octobre 2014 l’aval de l’Autorité de la concurrence pour fusionner avec SFR. Mi novembre, soit 15 jours seulement plus tard, les premières offres groupées apparaissaient.
Des offres un peu trop rapides
Dans les faits, SFR accueillait la box câble et fibre de Numericable dans son catalogue, et les offres de l’opérateur au carré rouge se voyaient bousculées par de nouveaux forfaits mêlant accès internet haut débit et téléphonie. Ce genre d’offres complexes ne se réalisent pas en claquant des doigts.
Les concurrents de Numericable-SFR, à savoir Orange, Bouygues Telecom et Free Mobile, ont donc attiré l’attention du régulateur sur ces pratiques pour le moins curieuses et rapides. Est-il possible que Numericable ait planché sur ces offres avant même que la fusion soit autorisée par l’Autorité de la concurrence ? Le rapprochement entre les deux entités avait été annoncé au printemps dernier. Entre cette annonce et le feu vert, il y a eu beaucoup de temps pour cogiter.
Amende salée
L’Autorité de la concurrence devra donc enquêter sur les conditions qui ont prévalu lors de la fusion entre les deux entreprises. Et s’il se trouve que des pratiques illégales sont mises au jour, alors Numericable-SFR risque une amende salée pouvant aller jusqu’à 5% de son chiffre d’affaires, soit 570 millions d’euros.