Bizarrement, on s'en doutait... Alors que le gouvernement et le chef de l'Etat avaient promis juré que les impôts augmenteraient cette année mais pas l'année prochaine, on apprend que le programme de stabilité budgétaire qui sera présenté en Conseil des ministres mercredi, et qui constitue un engagement fort de la France aux yeux de Bruxelles, prévoit un tout autre schéma.
D'après les informations obtenues par Les Echos, le poids des prélèvements obligatoires va continuer d'augmenter l'an prochain, alors qu'il devait être stabilisé : il devrait atteindre 46,5 % en 2014, contre 46,3 % en 2013. Pour mémoire, il était de 44,9 % fin 2012, ce qui constituait déjà un record historique. Cette nouvelle hausse des prélèvements, représentant en tout 4 milliards d'euros supplémentaires à trouver dans la poche des Français, devrait frapper en priorité les entreprises, les ménages et les niches fiscales.
C'est le prix à payer pour que la France respecte son objectif d'un déficit public inférieur à 3 % du PIB l'an prochain, alors qu'il devrait être de 3,7 % cette année et de 3,9 % en 2014 d'après Bruxelles. Ce week-end, Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances, a estimé que le déficit serait ramené à 2,9% en 2014. Vraiment ?!
Le président François Hollande avait pourtant promis fin mars qu'il n'y aurait « aucune autre augmentation d'impôts » que celles déjà annoncées. « J'ai toujours dit que ce serait difficile pendant deux ans » avait-il affirmé. Cela le sera finalement pendant au moins trois ans...
Malgré tout, le programme de stabilité budgétaire prévoit, d'après Le Figaro, que contrairement à ce qui a été fait cette année, les économies primeront sur les impôts l'an prochain, et que l'effort portera à 70 % sur les dépenses et à 30 % sur les recettes.
Fin mars, l'Insee soulignait que le pouvoir d'achat des Français a reculé l'an dernier pour la première fois depuis 1984 en raison notamment des hausses d'impôts.