L’INSEE donne à la fin de chaque mois le nombre de naissances vivantes enregistrées le mois précédent en France métropolitaine. Cela permet de disposer d’une série cohérente depuis 1946. La dernière donnée nous a fait l’effet d’un coup de poing : en 75 ans, c’est la première fois qu’au mois de mai il naît en France métropolitaine moins de 60 000 bébés.
Ce triste record est d’autant plus spectaculaire que la population française comptait seulement 40,1 millions d’habitants au 1er janvier 1946, dont 8,8 millions de femmes ayant entre 15 à 45 ans, alors qu’en 2020 le nombre des femmes de cette tranche d’âge s’établit à 11,6 millions, et la population totale à 67 millions. 8,8 millions de femmes en âge de procréer ont donné naissance à 72 000 bébés en mai 1946, tandis que 11,6 millions de génitrices potentielles n’ont accouché 74 ans plus tard que de 58 600 poupons.
Certes, le baby-boom survenu après la Libération n’était pas destiné à se prolonger indéfiniment, mais trop peu c’est trop peu !
De 1946 à 1982, il est né en France métropolitaine plus de 70 000 bébés chaque mois de mai, à une seule exception, 1976. Par la suite, les 70 000 n’ont plus été atteints que deux fois, en 1985 et 1986, mais du moins restait-on au-dessus de 60 000. Ce plancher a été enfoncé en ce joli mois de mai : cela incitera-t-il le jeune Président de notre pays vieillissant à se préoccuper enfin de la natalité ?