Démographie : le triste record de mai 2020

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Alain Paillard et Jacques Bichot Publié le 3 juillet 2020 à 5h24
Europe Politique Demographique Naissances Natalite
@shutter - © Economie Matin
2,1%En 2017 le nombre de naissances a chuté de 2,1% sur un an.

L’INSEE donne à la fin de chaque mois le nombre de naissances vivantes enregistrées le mois précédent en France métropolitaine. Cela permet de disposer d’une série cohérente depuis 1946. La dernière donnée nous a fait l’effet d’un coup de poing : en 75 ans, c’est la première fois qu’au mois de mai il naît en France métropolitaine moins de 60 000 bébés.

Ce triste record est d’autant plus spectaculaire que la population française comptait seulement 40,1 millions d’habitants au 1er janvier 1946, dont 8,8 millions de femmes ayant entre 15 à 45 ans, alors qu’en 2020 le nombre des femmes de cette tranche d’âge s’établit à 11,6 millions, et la population totale à 67 millions. 8,8 millions de femmes en âge de procréer ont donné naissance à 72 000 bébés en mai 1946, tandis que 11,6 millions de génitrices potentielles n’ont accouché 74 ans plus tard que de 58 600 poupons.

Certes, le baby-boom survenu après la Libération n’était pas destiné à se prolonger indéfiniment, mais trop peu c’est trop peu !

De 1946 à 1982, il est né en France métropolitaine plus de 70 000 bébés chaque mois de mai, à une seule exception, 1976. Par la suite, les 70 000 n’ont plus été atteints que deux fois, en 1985 et 1986, mais du moins restait-on au-dessus de 60 000. Ce plancher a été enfoncé en ce joli mois de mai : cela incitera-t-il le jeune Président de notre pays vieillissant à se préoccuper enfin de la natalité ?

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Autodidacte « à l'ancienne », Alain Paillard a toujours aimé les statistiques et s’est toujours intéressé à la démographie pour ce qu'elle peut apporter dans la connaissance des hommes. Après sept ans passés dans le privé, il est entré dans l'Administration et a terminé sa carrière au service des relations publiques. Jacques Bichot est économiste, mathématicien de formation, professeur émérite à l'université Lyon 3. Il a surtout travaillé à renouveler la théorie monétaire et l'économie de la sécurité sociale, conçue comme un producteur de services. Il est l'auteur de "Cure de jouvence pour la Sécu" aux Editions de l'Harmattan, de "La mort de l'Etat providence ; vive les assurances sociales" avec Arnaud Robinet, de "Le Labyrinthe ; compliquer pour régner" aux Belles Lettres et de "La retraite en liberté" au Cherche Midi.