Le quotidien Libération tangue une fois de plus. Une situation inédite depuis trois ans, où vaille que vaille, les comptes étaient à l’équilibre. Mais cette année, le journal accuse une perte de plus d’un million d’euros et des ventes au numéro qui ont plongé de 30%.
Libé, un journal endetté
De plus, Libé doit rembourser une tranche d’1,5 million d’euro sur une dette de 6 millions. Les deux co-présidents du directoire, Nicolas Demorand et Philippe Nicolas, ont donc présenté un plan d’économies : un cocktail plutôt amer de baisse des salaires (-10%, de manière temporaire), de départs volontaires à la retraite, et de recours au temps partiel. En tout et pour, ce sont 4 millions d’euros que ce plan propose d’économiser, dont la moitié sur la masse salariale (21 millions d’euros par an).
L’histoire de Libé est ponctuée de crises, et ce plan en ouvre une particulièrement aigüe : les syndicats, le CE ainsi que la Société civile des personnels ont appelé une assemblée générale durant laquelle a été votée une motion de défiance. 89,9% ont voté le départ de Nicolas Demorand et Philippe Nicolas, afin de « rendre possible la mise en place d'un vrai projet de développement et d'un plan d'économies légal et crédible ».
Une nouvelle formule pour relancer la machine
Les actionnaires, qui ne veulent pas injecter d’argent frais, soutiennent la direction actuelle du quotidien même si le groupe italien Ersel souhaite quitter le navire. Libération est à la recherche d’un actionnaire stable et avec une vision de long terme, qui pourrait accompagner une énième nouvelle formule : au site web l’actu chaude, au papier l’analyse.