A quelques jours du Mondial de l'Automobile qui ouvrira ses portes samedi 29 septembre, porte de Versailles, à Paris, Economie Matin vous propose une série d'articles sur l'avenir de l'automobile.
Pour certains, il s’agit d’un exercice prospectif à part entière. Pour d’autres, c’est un non-sujet dans la mesure où le moteur thermique devrait continuer à représenter l’essentiel des immatriculations de véhicules neufs. Entre ces deux points de vue, comment imaginer l’évolution du parc automobile français d’ici à 2020 ?
Etant donné la part que représente le transport dans les émissions de CO2 de la France, le sujet mérite que l’on s’y intéresse. Premier constat : le piéton de l’an 2012 peut déjà observer dans la rue plus de la moitié des véhicules qui constitueront le parc automobile français en 2020 !
Pas besoin d’avoir fait de longues études pour affirmer cela : le marché français des véhicules particuliers neufs représente environ 2 millions d’unités vendues chaque année. C’est un marché de renouvellement pour l’essentiel.
En 2020, les 32 millions de VP [véhicules privés NDLR] qui composent actuellement le parc auto auront donc été renouvelé à environ 50 %.
La question qui se pose alors est de savoir quels seront les véhicules qui continueront à circuler à cette date. La réponse est loin d’être triviale mais en réfléchissant un petit peu, on peut quand même avancer quelques hypothèses probables.
Ce seront majoritairement des véhicules mis en circulation après 2006, qui consomment peu et qui constituent déjà aujourd’hui une part importante du marché de l’occasion : citadines et berlines compactes, essence de petite cylindrée (< 1,2L) ou Diesel (<1,6L). Du coté des monospaces, des breaks et des petits SUV, pas de grosse révolution à attendre : les motorisations les plus économes du moment devraient poursuivre sans trop de difficulté leur route jusqu’en 2020.
Faute de dispositifs très contraignants pour réglementer la circulation automobile en ville, les citadins devraient continuer à jouir des particules et des pollutions à l’ozone pendant quelques années encore… Intéressons-nous maintenant au 50 % restant représenté par les véhicules neufs qui viendront – indirectement – remplacer les véhicules les plus anciens actuellement en circulation et/ou les moins prisés sur le marché de l’occasion.
Pour les toutes prochaines années, pas de grosse révolution à attendre. Tant que la fiscalité du gazole demeura ce qu’elle est aujourd’hui, les véhicules Diesel devraient continuer à se tailler la part du lion face à l’essence. L’offre constructeur en matière de petites cylindrées essence devrait néanmoins permettre de rééquilibrer un petit peu le marché, notamment du coté des citadines.
Les petits 3 cylindres essence turbo ne seront plus réservés aux seules petites voitures puisqu’ils devraient assez rapidement détrôner le bon vieux quatre cylindres de papa sous le capot d’une majorité de berlines compactes (Renault Mégane, BMW série 1, Peugeot 208 & 308, etc…).
Quant aux véhicules hybrides (full hybride) et électriques, oui ils vont continuer à progresser. Oui leur côte va bondir vis-à-vis des acheteurs potentiels. Mais combien pèseront-ils exactement en 2020 ? 5 %, 10 %, 20 %, plus encore ? Difficile d’avancer un chiffre avec certitude. Même dans les scénarios les plus optimistes, peu probable qu’ils représentent plus de 15 % des véhicules en circulation compte-tenu de leur popularité actuelle qui reste modeste (je ne parle pas des adeptes de la Prius qui eux ne reviendront en arrière pour rien au monde !).
En l’absence de vraie rupture, on peut quand même se rassurer en se disant qu’en 2020, près d’une voiture sur trois aura enfin son moteur coupé au feu rouge. Un petit pas pour la planète et le CO2, un autre petit pas pour la qualité de vie des citadins. Enfin, c’est très probablement à Paris et à l’intérieur des grandes villes de provinces que l’évolution s’annonce la plus spectaculaire.
Avec la part croissante des transports collectifs, des modes actifs et des nouvelles offres de mobilité partagée (Autolib’, Car2go, voiturelib’, Twizy Way, etc…), la voiture individuelle à pétrole va progressivement perdre sa place au profit d’alternatives de transport à la fois plus efficientes et plus attractives. Notamment vis-à-vis de la jeune génération qui s’apprête aujourd’hui à entrer dans la vie active en ayant bien l’intention de dépenser son argent ailleurs que dans les voitures…
Guillaume Porcher
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