Le chef de la cyberguerre en Iran a été assassiné, le Mossad est soupçonné d’être impliqué

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Par JOL Press Modifié le 10 octobre 2013 à 12h46

Mojtaba Ahmadi, commandant de l'état-major de la cyberguerre en Iran, a été retrouvé mort lundi dans un bois près de la ville de Karaj, au nord-ouest de Téhéran. Depuis 2007, cinq Iraniens spécialistes du nucléaire et à la tête du programme de missiles balistiques du pays ont été tués. Le régime accuse l'agence de renseignement extérieur d'Israël, le Mossad, d’être à l’origine de ces assassinats.

Le chef de la cyber-armée iranienne, Mojtaba Ahmadi, a été vu pour la dernière fois samedi dernier, alors qu’il quittait son domicile pour aller travailler.

Deux balles dans le cœur

Deux jours plus tard, le 30 septembre, il est retrouvé mort dans un bois de Karaj, au nord-ouest de la capitale iranienne. Il avait deux balles dans le cœur. L’information, transmise par le site iranienAlborz, site web lié à la Garde révolutionnaire [organisation paramilitaire iranienne], a été relayée ensuite par le Telegraph.

« Je pouvais voir deux blessures par balles sur son corps et la gravité de ses blessures indiquait qu'il avait été assassiné de près avec un pistolet », a raconté un témoin au site iranien. Selon le commandant de la police locale, deux personnes à moto seraient impliquées dans l'assassinat.

Mise en garde contre les « spéculations prématurées »

Sur leur page Facebook, les officiers du quartier général de la cyber-armée ont confirmé la mort d’un de leurs commandants, sans préciser son nom, et des messages de condoléances ont été envoyés. Mais certains utilisateurs du site Alborz ont cependant mis en garde contre une trop grande exposition de cette affaire : « Arrêtez de donner plus d'informations à son sujet », ont écrit certains d’entre eux. « Les contre-révolutionnaires pourraient profiter de cet assassinat. »

Le corps des Gardiens de la révolution islamique d'Iran a également mis en garde contre la « spéculation prématurée sur l’identité des personnes responsables de la mort » du commandant, rappelant qu’une enquête était en cours.

« La raison principale de l'incident est encore incertaine et la motivation du ou des attaquants est inconnue », ont-ils écrit dans un communiqué publié sur le site Sepahnews.com, affilié à la Garde révolutionnaire. « Après l'enquête, les détails précis et complets de l'incident seront rendus publics. »

Cinq scientifiques iraniens assassinés depuis 2007

Depuis 2007, cinq spécialistes iraniens du nucléaire ont été assassinés, dans des circonstances toujours non expliquées. En janvier 2012, l’ingénieur en chimie Mostafa Ahmadi Roshan, qui travaillait au centre nucléaire de Natanz, dans le centre du pays, était mort dans l’explosion d’une bombe placée par un motard dans sa voiture. Le vice-président iranien avait alors accusé Israël et les États-Unis d’être à l’origine de l’assassinat.

Ce n’est pas non plus la première fois que des motards sont impliqués : en juillet 2011, un autre scientifique travaillant sur un projet pour le ministère de la Défense iranien était abattu par balle par des inconnus à moto.

Silence d’Israël

Et chaque fois, le silence d’Israël alimente les spéculations sur la possible implication du Mossad, l’agence de renseignement extérieur israélien, qui piloterait ces assassinats.

Shashank Joshi, expert au Royal United Services Institute (Rusi) et bloggeur pour le Telegraph, a déclaré que « les cyber-attaques de l'Iran contre Israël constituent une menace croissante mais aucune n’a encore été détectée, ce qui rendrait surprenante cette initiative, si elle est l’œuvre du Mossad. » La Garde révolutionnaire a également été accusée de prêter main forte à l'armée électronique syrienne en l'aidant, par son expertise, à pirater des cibles occidentales.

L'assassinat de Mojtaba Ahmadi coïncide par ailleurs avec le nouvel effort diplomatique du président iranien Hassan Rouhani, qui a récemment exprimé son désir d’en finir avec l’opposition entre l'Iran, les Etats-Unis et les principales puissances occidentales au sujet des ambitions nucléaires iraniennes. Opposition qui, selon lui, pourrait être réglée « en quelques mois ».

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