Que se sont dit François Hollande et Lakhsmi Mittal jeudi dernier à l'Elysée ? D'après Libération de ce week-end, le patron du numéro 1 mondial de la sidérurgie et le président de la République auraient convenu d'une solution pour les hauts-fourneaux de Florange (Moselle). Mittal accepterait de céder le site industriel de Florange. Mais à quel prix, quelles conditions ?
Les salariés du groupe qui ont multiplié ces derniers mois les coups d'éclat, et que tous les candidats à la présidentielle ou presque étaient allés visiter avec leur lot de promesses, seront fixés sur l'avenir de Florange ce matin. Un comité central d'entreprise, auquel participent de droits les représentants syndicaux, devrait fixer le sort de Florange.
La décision de vendre ou de céder gratuitement Florange n'est pas simple pour le groupe Mittal. 9 des 25 acieries du groupe sont à l'arrêt en Europe, crise oblige, mais aussi en raison de la chute des cours de l'acier, les deux étant évidemment liés. Laisser à Florange se construire un avenir seul (peu probable) ou avec un repreneur consisterait donc pour Mittal à accepter de se créer un nouveau concurrent sur le marché de l'acier. Contre quelles contreparties ? Ajoutons que si les hauts-fournaux de Florange sont à l'arrêt depuis 14 mois, le reste du site industriel, la fabrique de bobines d'acier, et la cokerie (fabrique de boulets de charbon de coke à partir de houille), tournent à plein, avec des clients au bout de la chaîne...