Les fondations sur lesquelles Google a développé Android sont fissurées. Le moteur de recherche s'est en effet servi de brevets dont il ne possédait pas les droits d'exploitation. Si Oracle a attaqué Google de front et en justice sur ce sujet, d'autres constructeurs détenteurs de brevets ont choisi d'autres approches.
Apple a ainsi décidé de se tourner vers les tribunaux, mais pas contre Google directement. À la place, le créateur de l'iPhone a préféré batailler contre HTC, Motorola, Samsung et quelques autres. Les résultats de cette stratégie sont assez mitigés, car elle s'attire immanquablement des contre-attaques en justice de la part des constructeurs poursuivis. Microsoft a choisi une autre option.
Le soft power de Microsoft
Microsoft a mis en place un programme de licences qu'il propose à tous les constructeurs de produits Android. En acceptant de reverser un pourcentage sur le prix de vente de chaque appareil, ces derniers échappent à une poursuite en justice qui peut se montrer potentiellement beaucoup plus onéreuse que le coût d'une licence.
Et ce programme est particulièrement rémunérateur pour Microsoft, qui encaisse ainsi 2 milliards de dollars par an - pratiquement du profit pur puisque la marge de l'éditeur est de 95% ! La société a donc tout intérêt, aussi paradoxal que cela puisse paraître, qu'Android continue à prospérer : plus il y a de smartphones et de tablettes Android vendus, plus il encaisse de revenus !
Android éponge les pertes de la Xbox
Cet argent vient abonder les caisses de la division Divertissement et appareils, qui recouvre la Xbox, Skype et Windows Phone. Si Windows Phone, le système d'exploitation mobile de Microsoft, ne rapporte pas autant qu'espéré, il semble d'après l'analyste Rick Sherlund que la Xbox ne soit pas en meilleure forme. De fait, cette branche perd 2,5 milliards de dollars par an, qui sont en grande partie attribuables à la seule console de salon ! L'argent d'Android permet de couvrir ces pertes.