Pourquoi exposer un portefeuille diversifié aux matières premières ?
Les matières premières ont toujours joué un rôle important de diversification dans un portefeuille, notamment en tant que couverture contre l’inflation et les risques géopolitiques. Toutefois, en fonction du cycle, elles peuvent également être intéressantes en tant que telles. La réouverture de l’économie mondiale, l’inflation et la guerre en Ukraine sont autant de signes d’un nouveau super-cycle des matières premières, avec la demande en énergie augmentant beaucoup plus vite que les capacités de production. Des années de sous-investissement ont épuisé les capacités de production et les stocks, de sorte que lorsque la demande augmente, une prime plus élevée doit être versée pour garantir la livraison. La demande de pétrole a rebondi beaucoup plus fortement que prévu et l’OPEP et les producteurs de schiste américains n’ont pas les capacités pour y répondre.
Les politiques accommodantes des banques centrales ayant pour but de réduire le surendettement restent trop généreuses et toute tentative actuelle de lutte contre l’inflation par des relèvements agressifs des taux plongerait les économies dans une récession. Cette situation démontre la vulnérabilité des portefeuilles lorsque les principaux producteurs de matières premières sont impliqués dans des guerres. Les crises du Moyen-Orient des années 1970 et la guerre en Irak du début des années 2000 ont été à l’origine de crises durables qui ont entraîné une explosion des prix des matières premières. Selon la durée des sanctions, nous pourrions assister à un nouveau super-cycle au cours duquel l’inflation restera à ces niveaux élevés pendant des années.
Les matières premières comme police d’assurance d’un portefeuille
La dernière décennie n’a pas été favorable aux investissements dans les matières premières. Toutefois, les matières premières sont davantage à considérer comme une assurance que comme une source unique de rendement. Les perspectives des marchés boursiers et obligataires restant floues, les matières premières pourraient jouer un rôle de couverture judicieuse puisqu’il est rare qu’elles évoluent parallèlement aux actions et aux obligations.
En plus de la pénurie de pétrole, il existe également une pénurie mondiale de métaux, de charbon et de produits alimentaires. Même les matières premières de moindre importance tels que les engrais, le silicium, le gaz naturel, le lithium sont insuffisantes. Seule la hausse des prix des matières premières déclenchera de nouveaux investissements ou un rationnement de la demande.
Miser sur les énergies renouvelables?
La transition énergétique mondiale ne sera pas facile. La plupart des énergies renouvelables, comme l’hydrogène et les batteries, intégrées dans des modèles à long terme se trouvent encore en phase de test et ne devraient pas être commercialement viables d’ici au moins 10 ans. Mis à part l’Europe et les États-Unis, le monde restera probablement une économie reposant sur les combustibles fossiles pour les 40 prochaines années. De plus, si nous accélérons la production d’énergies renouvelables, nous remplacerons notre dépendance aux producteurs d’énergie par une dépendance aux producteurs de métaux. En d’autres termes, les énergies renouvelables ne peuvent nous offrir à court terme qu’un faux sentiment production face aux enjeux géopolitiques.