C’était un ministre de l’Économie fier et combatif qui égrenait les bonnes nouvelles en mai. « L’économie française repart. Et elle repart fort », « les investissements des entreprises augmentent et la consommation redémarre », « 50 000 emplois ont été créés au premier trimestre », « nous avons protégé l’économie française »… Bref, « le monde d’après » était décidément désirable pour Bruno Le Maire.
Le taux de chômage vient tout juste de retrouver son niveau de fin 2019
Les chiffres seraient-ils en train de lui donner raison ? D’après les derniers diffusés par l’Insee, le marché du travail continue en tout cas de reprendre des couleurs.
Au premier trimestre 2021, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) est quasi stable, à 8,1 % de la population active, soit une légère progression de 0,1 point après un recul de 1,1 point le trimestre précédent. Il retrouve ainsi son niveau de fin 2019, avant la crise sanitaire.
Le nombre de chômeurs au sens du BIT atteint quant à lui 2,4 millions de personnes en France (hors Mayotte), soit une hausse de 18 000 personnes sur le trimestre.
Fin de l’instabilité
L’Insee souligne que la quasi-stabilité du taux de chômage en mai tranche avec les fortes variations de l’année 2020. Au deuxième trimestre de l’année dernière, le taux de chômage avait reculé de 0,7 point, une baisse « en trompe l’œil » suivie d’un fort rebond de 2 points au troisième trimestre. Enfin, au quatrième trimestre le taux de chômage s’était replié de 1,1 point.
L’année 2021 semble ainsi annoncer la fin de l’instabilité, conséquence directe de la stabilité du taux d’emploi. En effet, d’après les données de l’Urssaf Caisse Nationale, le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) a progressé en mai de 36,9 %, à 785 000, dont 382 000 postes en CDI. Un niveau inédit depuis 2006.
Optimisme
Mieux encore : la hausse des embauches s’accompagne de celle de leur qualité. Les CDI et les CDD longs représentent 17,6 % et 19,6 % des 5 millions de recrutements comptabilisés au premier trimestre. Des pourcentages en nette hausse par rapport à ceux d’avant la crise, précise l’Urssaf.
Pour Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), tout cela confirme que « le marché du travail va mieux, qu’il va aller de mieux en mieux, sauf détérioration sanitaire ». Le gouvernement n’a pas le monopole de l’optimisme.
D’ailleurs, dans une note publiée jeudi 1er juillet 2021, l’Insee estime que l’activité économique rebondira de 6 % en 2021, grâce à une solide reprise de la consommation. Le PIB devrait quant à lui progresser de 0,7 % au deuxième trimestre, puis de 3,4 % et de 0,7 % au cours des deux suivants. Vous avez dit optimisme ?