Face à la recrudescence des vagues de migrants, Londres veut se montrer intraitable à ce sujet. Lundi 3 août, le gouvernement britannique a proposé de nouvelles mesures pour contrôler l’afflux de migrants clandestins à l’entrée du tunnel sous la Manche.
Londres multiplie les manœuvres afin d'empêcher les migrants clandestins d'entrer sur son territoire
Le gouvernement britannique compte présenter un nouveau projet de loi sur l’immigration à l'automne. Parmi les mesures phare, le texte prévoit une condamnation bien plus dure pour les propriétaires louant un logement à des immigrés clandestins. Jusqu'à présent, ils n'écopaient que d'amendes. Le texte prévoit jusqu'à 5 ans de prison. De plus, il est prévu de facilier l'expulsion des demandeurs d’asile des appartements qu’ils occupent. Les propriétaires seront appelés à procéder à des expulsions dès réception d’une alerte du ministère de l’intérieur leur informant que leur locataire ne remplit plus les conditions de séjour au Royaume-Uni. Mais dans certaines circonstances, note The Guardian, les propriétaires pourront agir sans qu’une décision de justice n’ait tranché le statut du locataire. Enfin, les propriétaires devront obligatoirement vérifier les papiers d’une personne avant de lui louer un logement.
Le texte de loi prévoit également la supression pure et simple des allocations et des aides dont bénéficient les demandeurs d'asile. Actuellement, les migrants sont logés, nourris, et reçoivent une aide sociale de 36 livres (50 euros) hebdomadaires. Ceux dont le dossier a été refusé perdent automatiquement cette aide, sauf s’ils ont leurs enfants avec eux, une exception que le gouvernement entend maintenant supprimer.
La faute à qui ?
Les tentatives de milliers de migrants de traverser le tunnel sous la Manche pour gagner le Royaume-Uni au cours des dernières semaines ont ravivé les demandes d’en faire plus pour mettre fin à cet afflux. Les tabloïds britanniques n'hésitent pas à accuser la France d’incompétence.
Dans un entretien publié mardi dans le journal La Croix, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve rappelle que le traité du Touquet, signé en 2003 par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, un accord renforçant les contrôles au départ de la France pour le Royaume-Uni, « mettait beaucoup sur les épaules de la France et très peu sur celles des Britanniques ». Il demande donc une « mobilisation supplémentaire » de Londres.
Depuis lundi, les gardes-frontières anglais opèrent dans la salle de commandes du tunnel sous la Manche. Leur nombre devrait être renforcé d'une centaine de gardes supplémentaires, qui seront eux déployés au terminal de Calais. Une mesure qu'avait déjà adoptée la France la semaine dernière. Le Royaume-Uni compte également investir 10 millions d'euros supplémentaires pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement.