Les stagiaires sont souvent malmenés, surexploités et abusés par les entreprises. Pourtant le stage est un passage obligatoire avant l’entrée sur le marché du travail ce qui fait que les stagiaires sont bien peu nombreux à se plaindre et subissent en silence. Mais une loi devrait remettre les choses en ordre ; elle est discutée ce mercredi 19 février 2014 à l’Assemblée Nationale.
Une loi que Pierre Gattaz, président du Medef, n’apprécie guère puisque les entreprises, surtout les grandes, auront plus de mal à faire appel à cette force de travail bon marché.
Pas de salaire plus élevé, mais des effectifs encadrés
Mauvaise nouvelle pour tous les stagiaires de France : le salaire minimum d’un stage, soit 436€ par mois si le stage dure plus de deux mois, ne sera pas relevé. Un stage ne suffira toujours pas à payer un loyer. Mais au moins les contrôles seront augmentés.
Le nombre de stagiaires maximum sera également fixé : 10% des effectifs. Mais que les PME se rassurent, pour elles ce quota sera un peu plus élevé.
Et puis gare aux amendes : jusqu’à 4 000 euros pour chaque stagiaire en trop (sans que l’on sache, par la suite, si ce stagiaire devra être viré… auquel cas ce serait lui qui en pâtirait le plus).
La cinquième loi sur la question votée à l’Assemblée
Cette nouvelle loi, qui devrait surtout encadre le nombre des stagiaires, n’est en fait que la 5ème sur la question depuis 2006. Des lois qui ont instauré de plus en plus de contraintes pour les entreprises mais une offre de stage qui n’a pas baissé.
Au contraire, si en 2006 il y avait 600 000 stagiaires en France, ils étaient presque trois fois ce nombre en 2012 (1,6 million). Mais parmi ces quelques 1,6 million de stages effectués, beaucoup étaient abusifs et bon nombre ont été réalisés l’été pour pallier les vacances des employés.
Une situation qui ne peut plus durer pour Geneviève Fioraso, ministre de l’Education.