Ile-de-France : l’élue qui distribue les places (rares) en HLM à Paris en habite un… depuis 10 ans

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 18 juin 2014 à 10h26

L’hebdomadaire Marianne livre ici une révélation digne du Canard enchaîné. Le journal révèle mercredi 18 juin que Michèle Sabban, vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, en charge de la distribution des places HLM en région parisienne, occuperait depuis 10 ans un HLM en bord de Seine. Un comble !

Prise la main dans le sac !

Michèle Sabban occupe un logement social depuis 10 ans

L’hebdomadaire Marianne révèle en effet mercredi 18 juin que Michèle Sabban, vice-présidente (socialiste) de la région Ile-de-France, occuperait depuis dix ans un logement social de 70 m2 dans le XIII arrondissement de Paris, en bordure de Seine, en face du ministère des Finances. Un comble pour celle qui est chargée par la région de transmettre les demandes de logements sociaux aux bailleurs du domaine.

Logée en HLM avec 4 000 euros de revenus mensuels

Michèle Sabban pourra remercier son employeur. En voulant faire la lumière sur son parc HLM, la région Ile-de-France a révélé que cet élue francilienne occuperait depuis dix ans un logement social, en plein Paris, d’une superficie de 70m2, pour un loyer, fort peu élevé évidemment, de 1218 euros mensuels. Une paille pour cette femme qui émarge à 4 000 euros nets par mois.

Logements sociaux : 500 000 dossiers en attente pour l'Ile-de-France

Pour se justifier, Michèle Sabban, citée par Marianne, explique avoir été "en difficulté personnelle" à cette époque. Sans doute comme les 500 000 dossiers en attente d’une place en HLM, pour la seule région Ile-de-France. Des dossiers, ou plutôt des personnes qui n’ont sans doute pas la chance de gagner 4 000 euros par mois. D’autant plus que Michèle Sabban explose littéralement le seuil de ressources décrété pour une personne seule en demande d’un logement social. Un seuil fixé à 41 434 euros annuels. Or 4 000 euros par douze font bien 48 000 euros annuels. L’élue, toujours citée par Marianne, dément ces informations et affirme ne dépasser le plafond "que de 16 euros".

La fille de Michèle Sabban employée par la région Ile-de-France

L’autre problème de Michèle Sabban, c’est qu’en tant qu’élue du Val-de-Marne, elle se trouve hébergée par un bailleur parisien. Une situation qui pourrait peut être évoluer, après les récentes déclarations de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a bien précisé qu’aucun conseiller de la capitale ne pouvait être locataire d’un logement attribué par la Ville. "C’est horrible de devoir se mettre à poil" comment avec classe, la vice-présidente de région.

Cette affaire n'est pourtant pas le premier coup d'éclat de l'élue. Il y a deux ans, cette dernière avait été pointée du doigt par le Canard enchaîné, qui révélait qu’elle avait fait joué ses relations pour faire embaucher sa fille au Comité régional de tourisme (CRT), un organisme où l’on retrouve étonnamment de nombreux "fils et filles de", d’élus parisiens.

L'impunité de certains élus régionaux

Certes, des milliers de personnes triment pour payer un loyer souvent exorbitant à Paris. Certes des milliers d’autres font la queue pour obtenir une place en HLM (qui sera validée ou pas par l'intéressée !). Certes d’autres emplissent toujours et encore les rangs de Pôle emploi. Mais Michèle Sabban ne semble heureusement pas subir tous ces tracas. Que ce soit pour elle, ou pour sa fille. D'aucuns parleraient d'impunité...

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.