Aides et avantages fiscaux pour mobiliser les logements vacants ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 9 juin 2016 à 7h13
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cc/pixabay - © Economie Matin
0,1%Grâce à l'encadrement des loyers à Paris la hausse n'a été que de 0,1 % entre janvier et mai 2016.

Le secteur locatif est compliqué, surtout dans certaines zones dites "tendues" où la demande est largement supérieure à l'offre, ce qui fait léviter les loyers. Si Paris et certaines autres villes ont décidé de plafonner les loyers, c'est justement pour cette raison. Mais une autre solution existe : faire revenir sur le marché les logements dits "vacants" que les propriétaires rechignent à mettre en location. Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, veut s'attaquer au dossier.

Plus question de "réquisitionner", l'Etat va inciter en mettant la main à la poche

Cécile Duflot, ministre du Logement jusqu'en 2014, avait déjà tenté de s'attaquer au dossier mais son ton était plus ferme : elle avait émis l'hypothèse d'une "réquisition" pure et simple des logements vacants. Les propriétaires ont donc risqué de se voir obligés à louer leurs appartements vides.

Emmanuelle Cosse ne semble pas penser pareil. Elle veut faire levier sur le côté financier de la location et inciter les propriétaires à louer pour gagner de l'argent. Des dispositifs fiscaux existent déjà, comme le "Borloo ancien" datant de 2006 avec lequel les propriétaires peuvent obtenir une déduction d'une partie des loyers perçus, mais les propriétaires ne les utilisent pas car ils sont trop compliqués voir inconnus.

La ministre du Logement veut donc faire table rase de tout ça, simplifier les choses et même, peut-être, augmenter la défiscalisation et offrir des aides.

Sécuriser les propriétaires, augmenter les garanties...

L'Insee estime à 2,6 millions le nombre de logements vacants en France mais ce chiffre ne correspondrait pas à la réalité du nombre de logements vacants qu'il est possible de louer. En zones tendues, la principale cible du gouvernement, l'Etat estime entre 50 000 et 100 000 le nombre de logements "immédiatement mobilisables". De quoi loger facilement plus de 100 000 personnes.

Problème : les propriétaires, parfois, ne louent pas car ils n'ont pas moyen de faire les travaux nécessaires... ou car ils ont eu une mauvaise expérience avec un locataire et qu'ils ne veulent plus subir ça. Impayés, dégradations, expulsions... ce type de désagrément peut faire passer l'envie de louer.

Mercredi 8 juin 2016, Emmanuelle Cosse a donc annoncé son intention de rassurer les propriétaires. Elle veut créer "un conventionnement d’un nouveau type entre les propriétaires d’un logement vacant ou qui se libère, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et les collectivités locales, avec un dispositif simple, dématérialisé, pour les propriétaires acceptant de louer à un loyer minoré par rapport au marché".

De plus, de nouveaux avantages fiscaux pourraient être annoncés, si le budget de l'Etat le permet et même des aides pour les petits travaux de rénovation.

De quoi débloquer le marché locatif ?

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio