Un sondage BVA pour la presse régionale confirme un très fort rejet de la limitation de vitesse à 80 km/h par les Français. Les trois quarts (74%) se disent défavorables à l’abaissement, et cela est encore plus perceptible dans les zones les plus rurales où la mesure est jugée inefficace à 91%.
Les trois quarts des Français (74%) défavorables à l’abaissement de la vitesse à 80 km/h
Il faudra lever le pied cet été sur la route des vacances. Pour rappel, annoncée en janvier dernier par le gouvernement, la mesure pour réduire la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires à double sens entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Et cela ne semble pas plaire à tout le monde. Si la contestation semble forte autour de cette nouvelle limitation de vitesse, BVA et la Presse régionale ont tenté de décrypter l’opinion des Français sur cette mesure controversée.
Les trois quarts des Français (74%) se disent défavorables à l’abaissement de la vitesse à 80 km/h, dont près d’un sur deux tout à fait opposé (47%). Dans le détail, les résidents des communes rurales et des villes de moins de 20.000 habitants, les plus directement impactés par la mesure, se montrent encore plus réfractaires (respectivement 86% et 79% de personnes défavorables). Il est à noter que ce rejet de la limitation est encore plus marqué parmi les conducteurs de deux-roues (63% de tout à fait opposés).
79 % pensent que l’abaissement de la vitesse sur les routes secondaires sera inefficace
Et si les Français rejètent cette mesure, cela s’explique principalement par le fait que ces derniers ne croient pas à son efficacité. Ils sont ainsi 79% à penser que l’abaissement de la vitesse sur les routes secondaires sera inefficace (91% pour les habitants de communes rurales). À noter, par contre, que si moins d’un quart des Français pensent que la mesure sera respectée (23%), ils sont en revanche une majorité à déclarer que, personnellement, ils respecteront la nouvelle limitation (64%).
Ce rejet de la limitation de vitesse est étroitement lié à la crédibilité des promesses d'Emmanuel Macron. En effet, 65 % ne pensent ainsi « pas crédible » sa promesse d’abandonner la mesure au bout de deux années de test si la mortalité routière n’a pas diminué. Ils ne croient pas non plus au fait que l’argent prélevé par les contraventions sera intégralement versé aux hôpitaux qui soignent les blessés de la route. 70% des Français estiment ainsi qu’Emmanuel Macron ne tiendra pas cet engagement.
Au final, les Français ne sont pas opposés pour autant à toutes les mesures pour lutter contre l’insécurité routière. Ils sont ainsi par exemple plus de 8 sur 10 à se dire favorables à la généralisation de la vente d’éthylotests dans les débits de boissons alcoolisées (87%) et au placement en fourrière pendant sept jours des véhicules d’auteurs d’infractions graves (82%). D'autre part, plus de six Français sur dix approuvent également la suspension du permis de conduire pour les conducteurs commettant une infraction avec un téléphone en main (62%).