Libération : Bruno Ledoux va pouvoir renflouer le journal en crise

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 28 avril 2014 à 14h23

"Nous sommes un journal" titraient récemment les salariés du quotidien Libération, en une du canard, craignant de voir leur média devenir un restaurant bio, ou un réseau social. Mais celui qui voulait faire évoluer, d’une manière ou d’une autre le journal, a désormais l’autorisation de la justice pour mettre son plan à exécution, et renflouer par là les caisses d'un journal moribond.

Bruno Ledoux vient de voir son plan de sauvetage approuvé par le tribunal de commerce de Paris.

Bruno Ledoux apporte 18 millions d'euros à Libération

Le tribunal de commerce de Paris a donc validé ce lundi 28 avril le plan de sauvetage de Bruno Ledoux, l’homme d’affaires qui s’était porté volontaire pour renflouer le quotidien Libération, à deux doigts de la liquidation judiciaire. Concrètement, l’homme d’affaires a reçu l’autorisation de la justice pour apporter 18 millions d’euros au capital du journal d’ici fin juin, et prêter également au quotidien quatre millions d’euros en urgence.

Plusieurs investisseurs pourraient rejoindre Libé

Mais ce n’est pas tout. Bruno Ledoux pourrait ne pas être le seul dans cette galère. La justice a également accepté le fait que Mr Ledoux puisse faire un recensement d’autres investisseurs disponibles et motivés. Récemment, c’est Patrick Drahi, le patron du groupe Altice et Numericable qui se serait montré disposé à participer à une telle aventure.

Les salariés du journal vivement remontés contre le plan de sauvetage

Reste le cas des salariés. Ces derniers se sont vivement opposés à toute restructuration du journal autour de la « marque » Libération, comme le souhaitait Bruno Ledoux. A travers des échanges pour le moins musclés, par voie de presse, l’homme d’affaires les avait même traités d’"esprits étriqués", qu’il fallait "ringardiser". Enfin, c’est dans un bref message que le président du directoire de Libé, François Moulias, ainsi que le nouveau directeur opérationnel, Pierre Fraidenraich, ont annoncé ce lundi aux salariés l’acceptation du plan de sauvetage de Libération, "avec soulagement et plaisir". Plaisir qui ne sera vraisemblablement pas partagé par la rédaction du quotidien…

Lire également :

Fabrice Rousselot : "Libération, ce n'est pas un projet immobilier" indique le directeur de la rédaction

Libération : 4 millions d’euros pour sauver le journal… ou pas

Laissez un commentaire
Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.