L’Europe met le nez dans les comptes de la France… surprises assurées

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 13 janvier 2015 à 5h36

Le drame de Charlie Hebdo, la manifestation monstre de ce week-end nous ont presque fait oublier que la Terre continue, malgré tout, de tourner. Depuis lundi, une escouade d'experts de la commission européenne est à Paris, enfermée dans la "date room" du ministère de l'Economie et des Finances, à Bercy. Pour y chercher quoi ? Des anomalies, ou plutôt, des arrangements avec la vérité.

On se souvient du jeu pervers qui a opposé le gouvernement à la commission en fin d'année dernière, Paris présentant un budget encore plus déséquilibré pour 2015 que ne l'était 2014 après corrections en cours d'année (4,4 % de déficit !), Bruxelles demandant à Paris de revoir sa copie. Pour que finalement Paris propose une nouvelle version, réalisant 3,6 milliards d'euros d'économies supplémentaires par un coup de baguette magique : Sans préciser où, sans préciser comment.

Nous voici dans le vif du sujet. Les experts de la Commission vont voir, in situ, avec les éléments qui leur seront fournis et qui sont par définition, sujets à caution, si les exigences de Bruxelles en matière d'ajustement budgétaire ont été entendues et mises en pratique. Irons-t-il plus loin que la simple analyse des données que les fonctionnaires de Bercy vont leur donner ? Techniquement, ils n'ont pas de pouvoir d'enquête, contrairement aux députés et sénateurs français par exemple. Ils ne dépendent donc que du bon vouloir des autorités françaises, pour en voir et en savoir plus.

Le travail des experts européens devrait durer plusieurs jours, voire plus, rien n'est encore annoncé à ce sujet pour le moment. En revanche, en terme de calendrier, on sait que la Commission Européenne doit annoncer en mars si le budget français pour 2015, "accepté" provisoirement pour l'instant, sera définitivement validé. Si Bruxelles faché, lui imposer une grosse amende à pays fautif : quand Bruxelles faché, lui toujours faire ainsi. Du moins, en théorie...

Le déficit public de la France en 2015 atteindra 75 milliards d'euros, au moins.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).