Comme le rappelait, dans un entretien au Monde, l'économiste Henri Sterdyniak, notre pays est le plus généreux du monde avec ses retraités, dont le taux de pauvreté est presque deux fois inférieur à celui des jeunes. Mais cela pourrait bien changer. Depuis 2013, les pensions ne sont plus revalorisées. Alors les syndicats de retraités montent au créneau.
Les retraités modestes ont été épargnés
Le gouvernement avait promis de geler les pensions des retraités jusqu’en octobre 2015 seulement. L’idée était de ne plus revaloriser chaque année, comme c’est d’ordinaire le cas, les pensions. En somme, elles n’étaient plus indexées sur l’inflation. Seuls les retraités modestes, qui perçoivent une retraite totale inférieure à 1.200 euros par mois, avaient été épargnés.
Ce coup de rabot était censé permettre à l’Etat d’économiser environ 1,3 milliard d’euros. Une économie bienvenue, dans le cadre du plan d’économies de 50 milliards d’euros mis en place d’ici 2017.
Mais neuf organisations de retraités comptent bien rappeler les autorités à leurs promesses. Il s’agit, disent-elles, de mettre fin à une situation "catastrophique". Car nous sommes en octobre 2015, et les pensions sont donc censées être, comme au bon vieux temps, revalorisées annuellement.
Le niveau de vie des retraités va baisser
Reste que les seniors vont devoir se serrer la ceinture dans les années à venir. D’après le Conseil d’Orientation des Retraites, la pension moyenne relative des retraités va diminuer entre 2013 et 2060. Et mécaniquement, le niveau de vie de nombre de retraités va baisser.
L'âge effectif moyen de départ à la retraite va en outre être relevé de 61 ans en 2013 à 62,1 ans en 2018, puis à 64,1 ans à partir de la fin des années 2030.
Actuellement, la France compte près de 13,7 millions de retraités, qui touchent en moyenne une pension mensuelle de base de 1 032 euros.