Le scandale du fipronil fait augmenter le prix des oeufs

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Par Laure De Charette Modifié le 6 octobre 2017 à 11h25
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@shutter - © Economie Matin
30 %On observe un surcoût de 30 % des oeufs coquilles.

La fraude liée à l'utilisation de l’antiparasite baptisé Fipronil, interdit dans la chaîne alimentaire, a touché 25 des 28 pays de l'UE (à l'exception de la Croatie, de la Lituanie et du Portugal). Heureusement, les producteurs français ont été quasi épargnés. Aujourd’hui, ils tirent leur épingle du jeu !

Des abattages massifs

Depuis le scandale des œufs au fipronil, des millions de poules ont dû être abattues, notamment dans le nord de l’Europe. Les producteurs de poules des Pays-Bas et de Belgique, notamment, ont vu les ventes de leurs œufs s’écrouler, et ont dû procéder à des abattages massifs de leurs poules.

Cela a entraîné un déficit de production en Europe. Résultat, les Français, mais aussi l’ensemble des Européens, s’arrachent nos œufs tricolores. Et sans surprise, les prix flambent. Une hausse de de 25 % des tarifs a ainsi été observée entre début août et la troisième semaine de septembre. Le prix des ovoproduits, destinés à l'industrie et à la restauration hors domicile, a même augmenté de 49 % sur cette même période !

« On estime qu'il manque 4 à 5 % d'œufs au niveau européen, ce qui amène à une forte volatilité des prix avec un surcoût de 30 % des œufs coquilles, et de 75 % pour les œufs destinés à l'agroalimentaire » en Europe, a déclaré Loïc Coulombel, président du Syndicat des industriels de l'œuf, lors d'une conférence de presse jeudi 5 octobre 2017.

Payer plus pour manger mieux

La France, n°1 de la production en Europe, élève aujourd’hui 68 % de ses poules pondeuses en cages aménagées (32 millions) et 32 % (15 millions) en systèmes alternatifs (sol, plein air, bio). La filière s’est fixée l’objectif d’atteindre 50 % de poules pondeuses en élevages alternatifs d’ici 2022. Il s’agit donc de modifier le système d’élevage de 2 millions de poules par an à partir de 2017, pour préserver le potentiel de production de la filière. 500 millions d’euros seront au total nécessaires pour remplir l’objectif, soit 100 millions d’euros par an.

Les Français soutiennent cette évolution. D’après un sondage, 87 % d’entre eux seraient mêmes prêts à payer 10 centimes d’euro de plus par boîte de 6 œufs pour accompagner la filière dans la transition vers les élevages alternatifs.

D’après les estimations de la Commission Européenne, la production d’œufs européenne en 2016 atteindrait 110,8 milliards d’œufs, en hausse de 1,2 % par rapport à 2015.

Avec 14,3 milliards d’œufs produits en 2016, la France maintient sa place de premier producteur d’œufs de consommation dans l’UE, suivie de l’Italie puis de l’Allemagne, dont les productions d’œufs ont respectivement augmenté de +0,6% et de +1 % en 2016.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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