Ils sont têtus ! Vent debout depuis un an contre la loi santé concoctée par la ministre Marisol Touraine, tous les syndicats de médecins appellent à la grève le 13 novembre. La nouveauté, c’est que le principal syndicat de généralistes, MG France, a décidé de rallier le mouvement.
Un dernier baroud d'honneur ?
Les médecins vont mener une énième journée "santé morte", peut-être la dernière. Ils veulent accentuer plus que jamais la pression sur le gouvernement, en se mobilisant une fois de plus la veille des débats. Le projet de loi incriminé doit en effet être examiné en deuxième lecture à l'Assemblée nationale à partir du 16 novembre.
Les syndicats évoquent "un vrai blocage sanitaire" et des "grèves des gardes" sont prévues les 14 et 15 novembre.
Les professionnels de médecine protestent contre la généralisation d'ici à 2017 du tiers payant. De quoi s’agit-il ?
Les patients n’auront plus à avancer l’argent pour payer leurs consultations. Les frais, y compris ceux jusque-là remboursés à terme par la mutuelle, seront directement pris en charge d’une part par la Sécurité Sociale, d’autre part par la mutuelle du patient.
Des patients déresponsabilisés ?
Résultat, les médecins ne seront plus payés par les patients mais par ces organismes. Et en cas de problème, la démarche administrative deviendra très complexe. Sans compter que les médecins devront entreprendre de nouvelles démarches pour se faire rémunérés, d’où une charge de travail encore accrue.
D’après les syndicats, 95 % des médecins s’opposent à ce projet de loi (alors même que les deux-tiers des Français y sont favorables). Ils estiment notamment que cela va déresponsabiliser le patient qui, s’il ne voit pas la note, risque de consommer des soins à excès, pensant, à tort, que la santé est gratuite.
Pas d’inquiétude outre mesure pour les patients malades : il sera évidemment plus difficile que d’ordinaire d’obtenir un rendez-vous avec un médecin, mais les urgences seront assurées, et certains médecins seront même réquisitionnés.