Jusque-là, la France échappait plutôt à la règle qui veut que les écarts entre privilégiés et défavorisés se creusent au fil des ans. Mais cette ère est révolue. Ces dernières années, la France est l'un des pays développés où les inégalités entre les riches et les pauvres se sont le plus creusées, d’après un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Pauvre un jour, pauvre toujours ?
Certes la France reste moins inégalitaire que la moyenne des 34 pays de l’OCDE, mais pour combien de temps ? Les inégalités ont davantage augmenté dans l'Hexagone que dans les autres pays entre 2007 et 2011. En 2007, les plus riches gagnaient par exemple 6,8 fois plus que les plus pauvres. En 2013, ils gagnaient 7,4 fois plus (contre 9,6 fois plus dans la zone OCDE).
Les riches ont continué à s’enrichir (les 10% de personnes ayant les revenus les plus élevés ont vu leur revenu augmenter de 2% par an en moyenne), et les pauvres à s’appauvrir (les 10% de personnes avec les revenus les plus faibles ont connu une baisse de 1%).
Pourtant, depuis les années 1980, les inégalités avaient tendance à être stables en France.
Un point critique atteint dans le monde entier
Dans le monde entier, dans les pays développés comme dans les nations émergentes, les inégalités se sont renforcées au fil des crises économiques.
"Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l'OCDE n'ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons", a déclaré un responsable de l’institution.
Au sein de l’OCDE, elles sont particulièrement marquées aujourd’hui au Chili, au Mexique, en Turquie, aux Etats-Unis et en Israël. En revanche, le Danemark, la Slovénie, la Slovaquie et la Norvège tirent mieux leur épingle du jeu.
Or les inégalités ont un coût social, mais aussi économique. On estime qu’elles ont amputé la croissance de 4,7% entre 1990 et 2010 en moyenne dans les 19 pays de l'OCDE analysés.