6g d'étain, 0,80g de tungstène, 0,04g de tantale et 0,6g d'or : voici ce que contient, d’après un article du Figaro, un téléphone portable. Or peu de Français le savent. Et c’est là tout le problème : ils aimeraient bien savoir comment est produit un portable, avec quels matériaux, venant de quels pays.
Les minerais du sang
Un sondage commandé par Amnesty International et dont les résultats sont publiés par Le Figaro révèle que 83 % des Français demandent des règles plus strictes concernant la fabrication de portables dans des zones de conflits.
En fait, les minerais contenus dans les portables sont sources de nombreux conflits sur la planète, notamment dans les pays où ils sont extraits. "En République démocratique du Congo, en Colombie, ou encore en Birmanie, des groupes armés tirent profit du commerce de ces matières premières qui servent à fabriquer les téléphones portables et ordinateurs dont nous nous servons tous les jours" explique Amnesty International dans un communiqué.
80% des ressources mondiales de certains minerais indispensables à nos téléphones portables, nos ordinateurs portables, nos consoles de jeux, nos appareils photo numériques, nos tablettes se trouvent en effet au Congo.
Les fabricants de téléphones portables n’exploitent pas directement les usines ou les mines en question. Grâce à des sociétés écrans et des intermédiaires, ils peuvent prétendre ignorer la terrible réalité.
Si j'avais su...
Sans le vouloir, sans le savoir le plus souvent, les utilisateurs de téléphones portables se rendraient complices de crimes générés autour de ce commerce, décrits par l’association, comme "l’esclavage, les disparations forcées, les meurtres, la torture ou le viol".
D’après l’enquête, les deux-tiers des consommateurs disent que s’ils étaient informés des problèmes dramatiques posés par ces minerais, nécessaires à la fabrication de leur Smartphone, ils opteraient pour des appareils produits dans des zones où les droits humains sont respectés.
Or un nouveau règlement européen impose depuis peu des procédures de contrôle à toutes les entreprises qui vendent des produits high-tech.
Il serait temps : il se vendrait cinquante-sept téléphones toutes les secondes à travers le monde.