Les banques centrales ne peuvent rien faire

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Par Steen Jakobsen Publié le 4 juin 2016 à 5h00
Banques Centrales Politique Monetaire
@shutter - © Economie Matin
102La BCE et la Fed sont nées il y a 102 ans.

En avril 2015, Steen Jakobsen, économiste en chef de Saxo Bank, déclarait que la combinaison de taux zéro, croissance zéro, productivité nulle et réformes absentes avait laissé de nombreux pays dans un "nouveau néant".

Selon Steen Jakobsen, le résultat de ce néant est une forme d'apathie, d'immobilisme, avec des « perspectives économiques plutôt ancrées dans l'imaginaire collectif que dans la réalité ». Sur le plan culturel, continue-t-il, l'absence généralisée de dynamisme et de nouvelles idées a renforcé le pouvoir d'une classe politique « principalement intéressée par le maintien du statut quo », même si ce statut quo génère une baisse des rendements de plus en plus marquée.

Aux États-Unis, la croissance du PIB est ainsi proche de zéro :

Alors que cette situation dure depuis un peu plus d'un an, nous sommes toujours, au moins concernant la politique économique et monétaire, hypnotisés par cette association de politiques à taux zéro et de « mesures d'urgence » interminables. Sur le plan culturel et politique en revanche, les douze derniers mois ont maintes fois démontré que la nature humaine déteste le néant.

En Europe, par exemple, la deuxième économie de l'Union européenne s'apprête à voter sur une éventuelle sortie de l'union dans moins d'un mois. Aux États-Unis, les candidatures du sénateur démocrate Bernie Sanders et du républicain Donald Trump ont considérablement exploité la frustration généralisée à l'égard du consensus actuel, notamment dans le domaine commercial, alors que les deux candidats – un issu de l'extrême gauche et l'autre de la droite populiste – pointent du doigt le déclin de la production américaine et la reprise économique, dépourvue d'emplois « nourriciers » qui montrent selon eux que le pays s'égare.

Et la liste continue : De la crise européenne des migrants à la montée des partis d'extrême droite comme Alternative für Deutschland en Allemagne et le Front National en France, à l'immobilisme apparent de la Réserve fédérale concernant la normalisation de sa politique en passant par les mesures incitatives indéfiniment prolongées de la BCE, les douze derniers mois ont prouvé que le « néant » crée l'agitation. Comme nous l'avons vu, cette agitation se ressent sur le plan culturel, malgré l'hésitation des dirigeants des banques centrales et des élites politiques.

Face à ce constat, Steen Jakobsen fait le bilan de ce nouveau néant et des nouvelles réactions qu'il provoque, en évoquant ses prévisions pour l'économie mondiale, dans une interview donnée en interne aux éditeurs de Trading Floor, le réseau social de trading de Saxo Bank. La thèse du « nouveau néant » fait référence aux taux zéro, à la croissance nulle et à l'absence de réformes. Vous avez émis l'idée que ce néant contamine le domaine culturel et politique... Pensez-vous que cette situation macroéconomique pèse sur la réflexion des gens ou sur leur capacité à affronter le problème ?

Steen Jakobsen : Oui, je pense. Cette année, nous avons observé un fossé croissant entre le discours des banques centrales, qui insistent sur l'impact bénéfique des taux faibles, et la [situation réelle]. La population se rend bien compte que les taux zéro sont une conséquence de la croissance et l'inflation nulle et de l'absence de nouvelles perspectives et de réformes. En tant qu'économiste et analyste de marché, je pense que la population est plus intelligente que les banques centrales. Étant plus intelligente, elle peut supporter les erreurs politiques pendant un certain temps, parce que le discours est très convaincant, et parce que les dirigeants comme Mario Draghi (président de la BCE) et Janet Yellen (présidente de la Fed) continuent à parler haut et fort sur leur piédestal en profitant de leur supposée « crédibilité », et n'hésitent pas à faire peur...

Ce fossé se retrouve également dans le débat sur le Brexit, où les élites et les académiciens s'adressent avec condescendance à l'électeur moyen. Avec un tel comportement, ils éloignent les électeurs de leurs représentants. C'est une situation que l'on retrouve sur toute la planète, c'est pour ça que le Brésil va changer de président et que le gouvernement irlandais n'a pas été réélu malgré une croissance de 6 %. Il ne s'agit pas que de chiffres, l'électeur moyen réalise que nous avons besoin de changements réels et profonds.

Plus tôt dans l'année, vous avez déclaré que le pacte social entre dirigeants et dirigés était en pleine rupture.. Ça m'a fait penser au forum de Davos du mois de janvier, où la classe politique est apparue terrifiée par la perspective de ralentir la croissance de l'emploi et séduite à l'idée d'utiliser les mouvements populaires pour y remédier. Étant donné l'impopularité actuelle de la mondialisation et de ses effets, pensez-vous qu'il y a certains points sur lesquels les dirigeants et dirigés du XXI siècle n'arriveront pas à se mettre d'accord ? Le pacte social est-il impossible à reconstruire ?

SJ : Non, il peut être reconstruit, mais il doit repartir sur des bases concrètes. Pour l'instant, les taux faibles est l'espoir de voir les choses s'améliorer d'une façon ou d'une autre dans les six prochains mois sont vus comme une panacée. C'est ce qui a donné lieu aux programmes de rachat, au manque de motivation [et à tout le reste]. En tant que membres de la société, nous devons reconnaître qu'il faut élever le niveau moyen d'éducation pour améliorer la productivité. Les gens oublient que tous les mouvements révolutionnaires, les principaux tournants de l'histoire, sont nés d'aspirations concrètes. Je ne parle pas des aspirations dirigées par le profit, mais des intérêts particuliers des individus, dans un domaine spécifique et à un moment donné. C'est ce qui donne naissance à de nouvelles idées.

Le deuxième point que nous oublions souvent, est que les révolutions industrielles sont très souvent soutenues par une aide militaire. La téléphonie mobile, n'est pas née pour satisfaire les citoyens ou les entreprises, mais essentiellement pour répondre aux besoins de l'armée américaine. Le facteur clé est l'amélioration de la productivité. Si nous avons tous un emploi, il n'est plus nécessaire de renégocier le contrat social.

Le monde est devenu élitiste à tous les niveaux. Auparavant, on pouvait créer une entreprise et ouvrir une petite franchise. Maintenant, il faut être implanté à l'international, avoir des milliards d'utilisateurs (pour une société informatique) et [la recherche de ces éléments] ne fournit pas forcément les meilleures technologies mais seulement les plus grosses, celles qui sont soutenues par les [entreprises] avec les plus gros moyens de financement et les meilleurs réseaux. Nous devons démocratiser l'accès à l'éducation, car nous ne savons pas ce qui fonctionnera et ce qui ne fonctionnera pas. Ce que nous savons, c'est que le pacte social doit naître d'une amélioration des niveaux d'éducation. De nombreuses études montrent une corrélation (en termes mathématiques, la valeur R au carré) de 80 % entre l'éducation moyenne d'un pays ou d'une entreprise et sa productivité.

TF : La semaine dernière, vous avez partagé sur Twitter un article prétendant que 127 milliards USD de travailleurs et de services pourraient être remplacés par des drones. L'automatisation, et l'absence conséquente de travaux peu qualifiés, est-elle partiellement responsable de ce « nouveau néant » ?

SJ : Comme pour tout, il s'agit de trouver l'équilibre entre l'offre et la demande. Du côté de l'offre, il ne faut pas oublier que, au moins en Europe de l'Ouest, le nombre d'actifs sera moins important dans 10 ou 20 ans […]. L'automatisation est nécessaire pour compenser cette baisse de la main d'œuvre. C'est probablement la première fois, dans l'histoire de la technologie, que le progrès entraîne une baisse et non une hausse des emplois. Je pense qu'au final, les avancées technologiques favoriseront à nouveau l'emploi, car la productivité va augmenter. La composante démographique entraînera une baisse de l'offre sur le marché du travail, et il faut donc trouver une approche plus simple et plus rentable. C'est la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle est que la prochaine décennie sera très difficile, même sans parler de l'immigration et des réfugiés. [Ce phénomène] augmente l'offre nette du marché du travail, alors que la demande nette des employeurs est très faible en raison des impôts indirects, de la réglementation et d'autres facteurs.

Encore une fois, nous devons prendre du recul et trouver des solutions à ce qui peut être résolu. Je suis très rarement d'accord avec le Fonds monétaire international, mais si l'Allemagne peut emprunter avec un taux d'intérêt négatif et investir dans l'infrastructure, pourquoi s'en empêcherait-elle ? L'infrastructure est et sera toujours un secteur productif. L'amélioration de la productivité ne s'obtient pas grâce aux manigances grotesques de la classe politique... Il existe plein de mesures à prendre à court terme, mais le premier objectif à long terme est d'améliorer l'éducation. Si les gens sont mieux éduqués, ils seront plus productifs, plus autonomes et vivront mieux. Certes, le système politique ne nous facilite pas les choses, mais nous sommes également, nous individus, devenus paresseux, en manque de stimulation intellectuelle.

TF : Vous avez mentionné l'offre et la demande et les changements démographiques. Avant que la chancelière allemande Angela Merkel ne lance le programme d'accueil des réfugiés qui a permis à plus d'un million de personnes d'arriver en Allemagne, plusieurs rapports de banques et de groupes de réflexion européens avaient lancé un appel pour injecter de nouvelles personnes en âge de travailler en Europe. Pourquoi cet appel si la croissance et le marché d'emploi restent bloqués à zéro ?

SJ : Là aussi, il y a deux points de vue. Le rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques sur l'immigration et les migrations indique par exemple que, dans l'histoire de l'immigration européenne, 75 % de tous les immigrants ont réussi à trouver un travail quel qu'il soit et sont devenus des résidents contribuables productifs dans les douze mois suivant leur arrivée. Si on réussit à atteindre ce taux d'intégration de 75 %, l'immigration apportera un dynamisme considérable avec son afflux de travailleurs dans un contexte démographique affaibli. Ces travailleurs jeunes, volontaires et multiculturels ajouteront un peu de couleur et de saveur à ce continent qui est resté trop longtemps très homogène.

TF : Mais cette différence n'est-elle justement pas ce que rejette la population, ce qui alimente la montée du nationalisme d'extrême droite et d'autres mouvements similaires ?

SJ : Les gens ont toujours peur du changement. Nous sommes programmés pour vouloir qu'aujourd'hui ressemble le plus possible à hier. Nos aspirations restent très limitées. [Cependant], les gens s'animent lorsqu'on les met au défi. Même si le discours politique sur les réfugiés peut correspondre à ce que vous venez de souligner, il est très clair que, d'un point de vue économique, l'immigration est positive. Bien sûr, un excès de bonnes choses sur une période trop courte peut poser problème. Si on savait que le nombre maximum [d'immigrants] serait, pour continuer le raisonnement, de 3 millions sur les 10 prochaines années, l'Europe pourrait facilement s'adapter et fournir un emploi à ces arrivants.

Le problème actuel est le nombre illimité d'arrivants qui est vu comme un fardeau du point de vue politique, même si ce n'est pas un problème économique. Aucune donnée empirique ne peut nous mener à dire que les réfugiés sont un fardeau. Ils peuvent remettre en cause le tissu social, bouleverser l'organisation politique, mais ces changements sont de bonnes choses - nous avons besoin d'ouverture. Est-ce que cela pose problème ? Oui, mais n'importe quelle situation apporte son lot de problèmes : monter une start-up, faire du vélo pour la première fois. Dans la vie, rien ne se fait sans douleur. Je pense qu'il faut apprendre à gérer la douleur pour progresser.

TF : Nous avons mentionné la radicalisation du spectre politique, le regain d'intérêt pour l'extrême gauche, mais surtout le regain d'intérêt pour l'extrême droite, avec le FN, AfD et Donald Trump aux États-Unis. Aujourd'hui, le soutien du candidat américain vient en très grande partie de l'idée que la mondialisation – l'ALENA, le TTP, le Made in China, a nui aux travailleurs américains et que le protectionnisme est la solution. À quoi ressemblerait le monde si les États-Unis adoptaient une politique protectionniste ?

SJ : Ce qui est ironique, c'est que le protectionnisme existe déjà. Les volumes et la valeur des échanges s'effondrent depuis deux ans. Les négociations commerciales qui ont eu lieu sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce ont toutes échoué depuis l'intégration de la Chine. Certains signes montrent également, à la fois sur le plan pratique et économique, qu'un excès de bonnes choses peut poser problème en termes de répartition du travail. Il est possible de se retrouver avec un déficit impossible à combler dans un pays et un excédent tout aussi impossible à écouler dans un autre pays, si le pays déficitaire n'a pas la capacité de résoudre le déficit, soit en affaiblissant sa monnaie, soit en devenant plus productif. Les États-Unis sont l'exemple parfait de ce phénomène, ce qui explique pourquoi Trump est aussi populaire.

Ce pays exploite depuis très longtemps le faible coût des importations. La situation est très douloureuse aux États-Unis, mais la classe moyenne arrive à compenser partiellement ce problème en profitant du coût très faible des produits chinois, des chaussures vietnamiennes et autres. Si Trump a autant de succès actuellement, ce n'est pas parce qu'il a raison de privilégier le protectionnisme par rapport au libre échange. C'est surtout parce que nous arrivons à la fin d'un cycle où les États-Unis ont massivement profité des prix faibles des biens importés, qui représentent 70 % de la consommation américaine. Si, comme le préconise Trump, un iPhone devait être fabriqué aux États-Unis, il coûterait 2 000 $, voire plus. C'est pour cela que Trump se trompe. Dans ce cas de figure, le nombre de ventes d'iPhones et le prix de l'action seraient sensiblement différents.

TF : Son argument, ou celui du protectionnisme, n'est-il pas lié au fait que les salaires réels stagnent, et que si les emplois ouvriers ou peu qualifiés restaient aux États-Unis, la population ne dépendrait pas autant de la faiblesse des prix ?

SJ : C'est un cercle vicieux. Le fait est que les États-Unis n'ont plus d'infrastructure de production compétitive, sauf dans certains secteurs, comme l'automobile, mais l'industrie automobile est en grande partie subventionnée. Les travailleurs américains pourraient assurer la production, mais elle serait considérablement plus chère. Des chaussures Nike fabriquées aux États-Unis coûteraient, d'après mes estimations les plus précises, de dix à vingt fois plus chères que leur équivalent vietnamien. Le nombre de travailleurs américains qui touchent le salaire minimum ou moins est en baisse :

Si vous souhaitez payer des stagiaires 500 $, alors votez pour Trump. La réalité, comme beaucoup de choses, réside dans la voie du milieu, entre la politique de Trump et la mondialisation. Regardons cet exemple au Danemark : Je n'ai jamais compris pourquoi [le géant pharmaceutique] Novo Nordisk n'utilise pas une partie des sommes investies dans les fonds de placement fiducies et l'[architecture] pour la recherche de base, concernant par exemple, la pénicilline, qui bénéficierait au monde entier.

Évidemment, ils ne le font pas parce que ce n'est pas rentable, mais [ils oublient que] cette recherche pourrait donner lieu à une découverte, à quelque chose d'exploitable pour créer un nouveau produit... Tout le monde cherche uniquement le profit immédiat. Nous avons renoncé aux valeurs cohérentes qui sont à la base du pacte social. Historiquement parlant, les meilleurs exemples de formation d'un contrat social ont eu lieu sous l'autorité de rois conciliants, dont le régime tolérait une classe bureaucratique sophistiquée et une opposition solide. Lorsque le pouvoir est dans les mains du [président russe Vladimir] Poutine et du [président turque Recep Tayyip] Erdogan, ils détruisent la société. Il faut conserver les deux optiques, c'est pour cela que le développement de l'extrême gauche et de l'extrême droite créent un nouveau spectre politique, un nouveau terrain modéré. Le problème actuel est que ce terrain modéré a disparu. Tout le monde souhaite être modéré, mais aucune nouvelle idée n'émerge. Les médias étudient toujours l'offre et la demande séparément - personne ne s'intéresse à leur équilibre.

TF : Pour finir, vous dites que les mesures d'urgence interminables sont contre-productives, et c'est exactement ce qui se passe avec les banques centrales et leurs taux zéro ou taux négatifs. Mais après la seule remontée des taux opérée aux États-Unis, la volonté de normalisation a complètement fait marche arrière. Si ces mesures d'urgence interminables sont contre-productives, mais que l'économie supposément plus solide freine le retour à la normale, que peuvent faire les banques centrales ?

SJ : Elles ne peuvent rien faire. Elles ne doivent rien faire. Elles devraient disparaître. Si vous regardez l'histoire monétaire avant la formation de la Banque d'Angleterre, la première banque centrale du monde, vous verrez que les cycles économiques étaient plus stables qu'aujourd'hui. Depuis la création de la BCE et de la Fed, il y a 102 ans, la situation monétaire est en dents de scie. Le problème, c'est que l'organisation monétaire fractionnaire se base sur l'accès au crédit, qui, dans notre système, est créé uniquement par les banques. Les banques centrales maintiennent en vie ces institutions, tout en leur tirant dans les jambes. [Comme nous l'avons vu cette année, cette situation entraîne] une sous-performance des banques relativement aux indices plus généraux, et leur capacité à négocier sur le marché et à obtenir plus de liquidités est diluée. Ce cycle négatif très vicieux a été initié par les banques centrales. Ce ne sont pas les seules coupables, bien sûr, et leurs dirigeants protesteraient que la politique monétaire ne peut pas s'auto-gérer, que les incitations financières sont nécessaires... mais tout cela est absurde. Les sociétés survivent en créant un cadre au sein duquel la population peut être productive. Tout vient, encore une fois, d'aspirations basiques, qui viennent elles-mêmes des niveaux d'éducation globale.

Je voudrais finir cet échange en disant que je suis très optimiste. Je pense que [la réaction au nouveau néant] est la meilleure chose qui soit arrivée depuis dix ans, car la population commence à s'interroger sur le pacte social. Elle commence à remettre en question le modèle des banques centrales. Toutes mes critiques sont peut-être fausses, mais ce dont je suis sûr, c'est que lorsque les gens sont stimulés et éduqués, ils gagnent en productivité. L'entraîneur d'une équipe de football n'essaie pas d'améliorer la performance de ses joueurs en leur donnant des pizzas tous les jours. C'est pourtant ce que font les banques centrales. Ils nous nourrissent de hamburgers et de pizzas, alors que nous avons besoins d'aliments : de programmes de formation, d'éducation, de stimulation intellectuelle. C'est sans aucun doute la direction à prendre. Et c'est une belle direction, qui veut dire que nos enfants peuvent être mieux éduqués, avoir un meilleur accès à l'information. À terme, cela pourrait même donner lieu à de meilleures pratiques en termes de gestion de l'offre et la demande par les politiciens. Bien sûr, c'est un objectif ambitieux pour la sphère politique, mais ceux qui survivent seront les plus honnêtes, capables de tenir compte des deux points de vue opposés avant d'adopter une approche rationnelle et disciplinée.

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Economiste en chef chez Saxo Bank