Les apiculteurs s’inquiètent de la mise sur le marché d’un nouveau pesticide

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Laure De Charette Modifié le 20 octobre 2017 à 14h41
Abeilles Apiculteurs Ruches Miel
@shutter - © Economie Matin
3En vingt ans, la production de miel a été divisée par trois en France.

Les pesticides de la famille néonicotinoïdes sont censés être interdits à partir de l’an prochain en France. Mais les apiculteurs viennent de découvrir que l’un d’eux a été autorisé sur le marché français !

Un insecticide toxique pour les abeilles

Fin septembre, l’Anses a autorisé deux pesticidesi à base de sulfoxaflor sur de nombreuses cultures. Derrière cette molécule, se cache, selon l’Union Nationale de l’Apiculture Française, un insecticide néonicotinoïde, hautement toxique pour les abeilles.

Bien que la loi biodiversité prévoie une interdiction des néonicotinoïdes en 2018, le sulfoxaflor en serait exclu par ce que l’organisme qualifie de « tour de passe-passe plus que grossier ». L’UNAF demande donc le retrait immédiat de l’autorisation, au motif que le sulfoxaflor est bel et bien un néonicotinoïde.

Le sulfoxaflor, produit par Dow Agro Science, a le même mode d’action que les autres néonicotinoïdes. Comme les autres néonicotinoïdes, la molécule est systémique : une fois absorbée par la plante, elle circule dans son système vasculaire jusque dans le pollen et le nectar.

Une autorisation très problématique

« C’est extrêmement grave, nous sommes révoltés, abasourdis, assommés », a lancé Gilles Lanio, le Président de l'Unaf, jeudi matin, lors d’une conférence de presse.

Hasard du calendrier, la nouvelle intervient alors qu’une étude vient de paraitre sur la disparition de 80 % de la biomasse volante entre 1989 et 2013.

Ces vingt dernières années, la production de miel a été divisée par trois en France, passant de 32 000 tonnes en 1995, à 9 000 tonnes en 2016. Et ce à cause de la disparation dramatique des populations d’abeilles domestiques. En vingt ans, le taux de mortalité moyen de l’insecte est passé de 5 % à 20 % en moyenne dans de nombreux pays européens.

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.