Les pesticides de la famille néonicotinoïdes sont censés être interdits à partir de l’an prochain en France. Mais les apiculteurs viennent de découvrir que l’un d’eux a été autorisé sur le marché français !
Un insecticide toxique pour les abeilles
Fin septembre, l’Anses a autorisé deux pesticidesi à base de sulfoxaflor sur de nombreuses cultures. Derrière cette molécule, se cache, selon l’Union Nationale de l’Apiculture Française, un insecticide néonicotinoïde, hautement toxique pour les abeilles.
Bien que la loi biodiversité prévoie une interdiction des néonicotinoïdes en 2018, le sulfoxaflor en serait exclu par ce que l’organisme qualifie de « tour de passe-passe plus que grossier ». L’UNAF demande donc le retrait immédiat de l’autorisation, au motif que le sulfoxaflor est bel et bien un néonicotinoïde.
Le sulfoxaflor, produit par Dow Agro Science, a le même mode d’action que les autres néonicotinoïdes. Comme les autres néonicotinoïdes, la molécule est systémique : une fois absorbée par la plante, elle circule dans son système vasculaire jusque dans le pollen et le nectar.
Une autorisation très problématique
« C’est extrêmement grave, nous sommes révoltés, abasourdis, assommés », a lancé Gilles Lanio, le Président de l'Unaf, jeudi matin, lors d’une conférence de presse.
Hasard du calendrier, la nouvelle intervient alors qu’une étude vient de paraitre sur la disparition de 80 % de la biomasse volante entre 1989 et 2013.
Ces vingt dernières années, la production de miel a été divisée par trois en France, passant de 32 000 tonnes en 1995, à 9 000 tonnes en 2016. Et ce à cause de la disparation dramatique des populations d’abeilles domestiques. En vingt ans, le taux de mortalité moyen de l’insecte est passé de 5 % à 20 % en moyenne dans de nombreux pays européens.