Elles sont accusées de tous les maux : d’avoir cassé la compétitivité de la France, fait augmenter le chômage, détruit la volonté de travailler de nombreux Français… Bref, les 35 heures ne sont plus en odeur de sainteté en France, même si personne n’ose aborder le sujet frontalement.
350 000 postes créés
Pourtant, un rapport réalisé par deux inspecteurs de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), assure que la durée de travail hebdomadaire décidée par la gauche dans les années 2000 n'a pas eu un effet négatif sur la compétitivité de la France.
Mieux, elles auraient permis de « créer, au moins à court terme, de l'emploi à condition de respecter des conditions strictes », et notamment « la maîtrise de l'évolution des coûts salariaux » et « le financement de ce type de politique ». L’étude évoque même la création de 350 000 postes entre 1998 et 2002, rendue possible grâce aux 35 heures.
En revanche, les rapporteurs expliquent que les politiques du temps partiel, expérimentées entre 1993 et 2002, ont permis de créer « au plus 150 000 emplois ». Mais ils estiment qu'un « temps partiel de qualité", autrement dit en CDI, « peut faciliter l'emploi de certains publics », et notamment les populations précaires, les parents de jeunes enfants ou encore les seniors.
Travailler moins pour aller mieux
Las, le rapport en question aurait été censuré par le chef l’Igas. Il a finalement fuité et a été publié par Mediapart et Le Monde.
Les 35 heures suscitent régulièrement de nouvelles polémiques. L’an dernier, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron les avait critiquées, en déclarant que « la gauche (n'était) pas exempt de critiques particulières. Elle a pu croire à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, ou au moins sans elle. (...) Que la France pourrait aller mieux, en travaillant moins. C'était des fausses idées. »