Michel-Edouard Leclerc, patron du regroupement de distributeurs du même nom, rejoint le concert de tous ceux qui pensent pis que pendre de la loi Macron. Dans son collimateur, un dispositif ajouté en douce.
L’industriel souhaite que le projet de loi Macron, qui va être débattue au Sénat au printemps, « corrige l’article sur les contrats d’affiliation », explique-t-il aux Echos. Sinon, menace-t-il, « c’est une déclaration de guerre ». Telle qu’elle est actuellement rédigée, la loi fixe à neuf années la durée des contrats d’affiliation aux enseignes.
Limiter les engagements des coopérateurs
Michel-Edouard Leclerc estime qu’il n’est pas utile de limiter les engagements de sociétaires ou de coopérateurs. Dans le commerce intégré, les pactes d’actionnaires peuvent durer 99 ans, rappelle-t-il. « De plus, en institutionnalisant une date unique pour renouveler tous les contrats, on organise la chasse pour que les groupes financiers ou les gros distributeurs étrangers, fassent des offres massives de rachat de magasins », s’alarme-t-il.
Une mesure prise sans discernement ?
D’après lui, cette mesure a été prise sans les études d’impact indispensables au bon discernement. Leclerc y voit une volonté du gouvernement d’affaiblir les groupes coopératifs comme le sien. C’est d’autant plus paradoxal, pointe t-il, que la loi Hamon tentait de renforcer ce type de groupement.
« Un commerçant ne peut rester indépendant que s'il est adossé à une structure d'autant plus solide qu'elle lui appartient », et d’après le chef d’entreprise, cette « déclaration de guerre » ne restera pas sans lendemain : la « riposte » est « déjà prête », annonce Michel-Edouard Leclerc, sans en dire plus. Pour éviter un impact négatif, il faut corriger ce dispositif de la loi, ou retirer l’amendement.