Le chômage est bel et bien en train de reculer en France, malgré ponctuellement quelques hausses certains mois. C’est ce que les statistiques semestrielles de l’INSEE publiées hier, jeudi 17 août 2017, révèlent.
Sous la barre des 10 %
Officiellement il y a aujourd’hui 9,5 % de la population active au chômage en France. 9,5 %, un chiffre dont la portée symbolique est importante puisque c’est le taux de chômage que connaissait notre pays lors de l’arrivée au pouvoir de François Hollande, en 2012.
Pendant la quasi-totalité de son mandat, malgré ses exhortations et ses promesses, le chômage n’a cessé de continuer à grimper, pour ne finalement commencer à refluer qu’en toute fin d’année dernière. Et encore, ce reflux doit beaucoup aux centaines de milliers d’emplois aidés. Des emplois qui ont couté et coûtent encore très cher, et surtout, ont un début, et une fin.
Mais au sens du Bureau International du travail, il n’y a plus que 9,5 % de chômeurs en France.
Le problème, c’est que dans le même temps, au Royaume-Uni, qui a choisi de sortir de l’Union Européenne voici un an, et à qui l’on a promis l’équivalent des 12 plaies d’Egypte pour avoir osé décider quitter le navire Europe, le taux de chômage, au sens du BIT, a atteint un seuil historique de 4,4% au mois de juin dernier. C’est plus de moitié moins que le chômage français !
Et le taux élargi ?
Certes, si l’on considère le taux de chômage élargi en Royaume-Uni, c’est-à-dire si l’on incorpore ceux qui travaillent à temps partiel et ceux qui ont renoncé à trouver un emploi, on atteint 10 %. Soit quasiment le taux de chômage officiel français....
Le problème, c’est que le taux de chômage élargi, quand on le calcule pour la France, n’est pas du tout reluisant, puisqu’il atteint 18 %. C’est mieux que dans certains pays comme l’Espagne, ou le taux de chômage élargi flirte avec les 30 %, mais tout de même, quasiment un actif sur 5 qui ne travaille pas.
Or dans le lot, il y a énormément de gens qui voudraient travailler, ont besoin de travailler, mais y ont parfois définitivement renoncé. Cas d’école : un homme, ou une femme d’ailleurs, qui a travaillé 15, 20, parfois 30 ans, souvent dans la même entreprise. Celle-ci ferme, et les voilà à 45, 50, 55 ans, le bec dans l’eau, avec un métier dont personne n’a plus besoin en tout cas à proximité du domicile du chômeur. Et comme déménager n’est pas possible, parce que le conjoint a encore un emploi, parce que l’on est propriétaire, parce que les enfants vont encore à l’école, et surtout, parce que c’est trop coûteux, et bien on attend un signe du ciel, un coup de chance, ou un emploi aidé.
9,5 % de taux de chômage officiel, mais 18 % de taux de chômage élargi : la bataille de l’emploi est loin d’être terminée.