La courbe du chômage peine à s’inverser, mais Pierre Gattaz, le président du Medef, estime qu'il est possible de créer 2 millions d’emplois en France.
Ne pas attendre la croissance "comme la pluie"
C’est du moins ce qu’il affirme dans une interview au journal Les Echos, à la veille de l’ouverture de l’université d’été de son syndicat.
De nombreux hommes et femmes politiques, de tous bords, doivent venir à l’université d’été. Pierre Gattaz les appelle à se recentrer sur « l’essentiel », à savoir « retrouver une croissance forte et le plein-emploi. »
Par croissance forte, il entend « une croissance durablement au-delà des 2 %, idéalement à 3 % », et par plein-emploi, il entend « un taux de chômage ramené à 6 % », contre 10 % actuellement, ce qui implique la création de 2 millions d’emplois. "C'est possible" assure-t-il.
Pour y parvenir, il donne quelques pistes : « en alignant le niveau des charges de nos entreprises sur celui de l’Allemagne, en déverrouillant le marché du travail, en passant à une fiscalité lisible et motivante ». Bref, « cette croissance, il faut aller la chercher, pas l’attendre comme la pluie ».
Anticiper plus pour subir moins
Il se dit rassuré par le fait que les candidats de droite à la présidentielle de 2017 s’accordent sur l’idée de baisser massivement les charges, de restaurer les marges des entreprises, de réduire les dépenses publiques, et de déverrouiller le marché du travail.
Mais il aimerait qu’à l’avenir, on ait « une vision à 10 ans ». « Si au lieu de subir les mutations, on les anticipe, alors la France dispose d’énormément d’atouts ».
Il souligne malgré tout quelques bonnes nouvelles sur le front de l’économie tricolore. Ainsi il rappelle que les marges des entreprises sont repassées de 28 % en moyenne en 2013 à près de 32 % aujourd’hui, contre 39 % en Europe. Or « une entreprise a besoin de marges pour investir, embaucher, exporter et prendre des risques ».