Après plusieurs années de marasme, le marché immobilier a repris des couleurs en 2015. Et quelles couleurs !
Hausse du nombre de transactions, baisse relative des prix un peu partout en France, augmentation des mises en chantier… Le tout poussé par des taux d’emprunt qui ont connu leur plus bas au creux de l’été, et qui continuent leur tendance à la baisse, ce que le premier trimestre 2016 tend à confirmer. Serait-on définitivement sortis de la crise ?
Redémarrage du marché immobilier : une bonne conjoncture
Il n’aura échappé à aucun professionnel de l’immobilier que 2015 fut une année très encourageante. Des taux d’intérêt historiquement bas et une baisse (relative) du prix des biens immobiliers ont eu un impact notable sur le nombre des transactions. En parallèle, les aides gouvernementales (prêt à taux zéro, dispositif Pinel) et l’augmentation du recours aux courtiers (25 % des crédits passaient par eux en 2014), par exemple sur ce site, ont contribué à faciliter l’accès aux prêts immobiliers.
De son côté, la construction a, elle aussi, bénéficié d’une excellente conjoncture : en 2015, encouragée par la baisse des taux et par des mesures de soutien mises en place par le gouvernement, l’inexorable baisse de la mise en chantier des logements neufs a enfin été enrayée. À défaut de celle du chômage, l’État semble bien avoir réussi à redresser la courbe de la construction.
Pour plus de détails, voir ce bilan de l’année immobilière 2015.
La reprise des ventes sur le marché immobilier
Pour 2015, on constate donc un volume global des ventes immobilières en hausse de 10 %. C’est un regain d’activité enthousiasmant qui est partagé par tous les acteurs majeurs du secteur : + 12 % pour les agences Laforêt, + 16,2 % pour Century 21, + 11,5 % pour le réseau Guy Hoquet. Des progressions à deux chiffres qui semblaient avoir totalement disparu du paysage depuis 2010 (source L’express).
Si l’on en croit les chiffres publiés en décembre par Notaires de France, le total des ventes a progressé de 4 % entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015. Soit 753 000 transactions. Même si l’on reste en dessous de l’âge d’or d’avant la crise de 2008 (années durant lesquelles les ventes décollaient au-delà de 800 000 unités), c’est un bilan qui, après trois années difficiles, fait beaucoup de bien.
Les raisons de cette bonne santé ?
- Des taux d’intérêt très bas : en moyenne 2,2 % sur 20 ans (contre 4,15 % en 2012) ;
- Des prix qui baissent légèrement depuis 2012 (- 5,1 % sur le prix moyen du mètre carré), et que les spécialistes prévoient stables pour 2016 ;
- Le retour des investisseurs étrangers, notamment sur l’immobilier de luxe parisien, aidés par une bonne conjoncture et par une parité euro/dollar avantageuse ;
- Des mesures d’aides gouvernementales qui ont permis aux primo-accédants les plus modestes de concrétiser leur projet d’achat, des mesures qui ont été prolongées, voire renforcées, pour 2016.
Reste qu’il existe toujours de fortes disparités en fonction des régions. C’est à Paris que l’on trouve le prix au m2 le plus élevé de France, loin devant Cannes, Antibes, Aix-en-Provence, Nice et Lyon.
La construction immobilière retrouve le sourire
En marge de la hausse des transactions, c’est un autre secteur qui a bénéficié de la bonne conjoncture : celui de la construction immobilière. À la peine depuis plusieurs années (moins de 350 000 mises en chantier en 2013 et 2014), les constructions de logements neufs ont connu un bond en 2015 : 383 100 unités ont été autorisées à la construction, selon les chiffres du ministère du Logement.
Le nombre de permis de construire a augmenté de 1,8 % par rapport à 2014, et ce sont 351 800 logements dont les travaux ont effectivement démarré. Mieux encore : profitant de la bonne santé du marché immobilier sur la première partie de l’année, cette hausse a été plus importante sur le dernier trimestre, avec + 12,1 % sur trois mois (103 600 logements autorisés).
Si, là encore, les taux d’emprunt très bas ont eu un impact majeur, les bons chiffres de la construction immobilière doivent également beaucoup aux mesures prises par le gouvernement. En effet, le dispositif Pinel pour les investissements locatifs a grandement encouragé l’achat dans l’immobilier neuf à des fins de mise en location ; de son côté, le prêt à taux zéro a offert la possibilité aux primo-accédants de souscrire un crédit avantageux.
Tout indique que ces tendances réjouissantes se poursuivront durant toute l’année 2016. Même si la conjoncture économique invite à la prudence, il semblerait que la reprise du marché immobilier se confirme. Et s’il était temps d’acheter ?