C’est d’abord par des évitements que l’économie politique strictement définie conduit au discernement des principales normes d’équité des échanges marchands.
Les échanges marchands auraient en commun une fatalité qui les rendrait toujours inéquitables. Au contraire, les échanges marchands seraient régis par une loi économique qui les rendrait toujours équitables. L’économie politique strictement définie se garde de ces généralités et d’autres trop hâtives. Elle attend d’avoir accumulé de quoi démontrer ce que sont et ne sont pas les équités que le système des échanges marchands peut établir.
L’air du temps n’incline pas jusqu’à présent à cette patience. Dans notre héritage culturel, il y a la croyance encore très répandue en un unique déterminant des valeurs d’échange marchand, voir ce qui se dit le plus spontanément dès qu’il est question de prix. Il y a également la conviction, elle aussi très répandue, que les marchés ne produisent pas la cohésion sociale dont l’économie a pourtant besoin pour bien fonctionner. N’excluons pas qu’il faille en arriver à rompre complètement tant avec le monisme de la valeur d’échange marchand qu’avec la déploration sur la cohésion sociale pour dégager quelles sont les principales normes d’équité dont la pratique concurrentielle des échanges marchands est grosse. Cherchons à la lumière de conditions concrètement réalisables, sans préjuger qu’une définition abstraite de l’équité économique soit à placer au point de départ de cette recherche.