Bénéfices record d'un côté, mais dette record de l'autre... La SNCF, détenue à 100 % par l'État, ayant triplé son bénéfice net l'an dernier, à 383 millions d'euros, elle va verser un dividende à l'Etat très important : près de 209 millions d'euros au titre de l'année 2012, soit environ 5 % de plus que l'an dernier, battant ainsi un nouveau record. Belle nouvelle !
La première fois que la SNCF, qui compte aujourd'hui 150 000 employés, a versé un dividende à l'Etat, c'était en 2008. Il s'agissait alors de 131 millions d'euros. Depuis, elle a été en mesure de rémunérer son actionnaire chaque année, sauf pour l'exercice 2009. Au total, elle a versé à l'Etat pas moins de 791 millions d'euros.
Mais tout n'est pas rose au pays de Guillaume Pépy, patron de la compagnie ferroviaire depuis cinq ans. La situation financière du groupe étant désormais assainie, il serait temps qu'il songe à réduire sa dette, ou plutôt celle de Réseau Ferré de France, qui en a hérité à sa création à 1997. RFF a en effet été créé dans l'unique but de porter la dette monumentale qui menaçait, à l'époque, de faire imploser tout le système ferroviaire français. De 20 milliards à l'époque, elle est passée à 30 milliards d'euros aujourd'hui. Si l'on ajoute les 10 milliards de dette de la SNCF, la dette globale du ferroviaire français frôle donc les 40 milliards. Et les deux entreprises publiques s'accordent à dire que, d'ici 15 ans, elle atteindra les 60 milliards d'euros.
Qui va éponger cette dette, qui freine les investissements nécessaires dans le système ferroviaire français ? Trois pistes : l'Etat, la SNCF et évidemment, les passagers. Ce qui reviendrait à augmenter de 20% chaque année le prix des billets, selon certaines estimations...