La locomotive Suisse se détache du wagon Euro

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 15 janvier 2015 à 19h43

Coup de tonnerre en Suisse, un pays qui n'est pourtant pas habitué aux virements de bords spectaculaires. La Banque Nationale Suisse a décidé, à la surprise générale, de ne plus maintenir le plancher de 1,20 franc suisse pour 1 euro.

Le franc suisse flotte

De fait, la BNS laisse flotter la devise du pays, alors que depuis septembre 2011, l'institution monétaire avait pris la décision de maintenir un plancher bas de 1,20 franc suisse pour 1 euro. Ce taux a été mis en place afin de ne pas enchérir le coût de la monnaie nationale face à une devise européenne qui faisait alors face à une crise sans précédent. Les investisseurs avaient alors commencé à acheter du franc suisse en masse : dangereux pour la compétitivité du pays, les tarifs des exportations augmentant mécaniquement.

La Banque suisse n'a depuis eu de cesse que d'injecter des masses importantes de liquidités afin de conserver ce taux plancher. Oui mais voilà, trois ans plus tard, les choses ont changé. La Banque centrale européenne devrait lancer son programme d'assouplissement monétaire (quantitative easing) à la fin du mois afin d'atteindre la parité entre l'euro et le dollar : difficile dans ces conditions de continuer à puiser dans le coffre aux liquidités dans ces conditions.

Importantes conséquences économiques

C'est pourquoi la BNS a tout simplement abandonné sa politique très généreuse. Résultat : le franc suisse, traditionnelle valeur refuge, flambe et tourne autour de la parité avec l'euro. Par conséquent, les exportations vont s'enchérir, tandis que les importations — surtout de produits en euros — vont elles baisser.

Une bonne nouvelle pour le consommateur et le frontalier payé en franc suisse, mais une catastrophe pour l'économie du pays : l'impact sur le PIB pourrait être de -0,7%, les exportations (l'horlogerie, par exemple) reculant elles de 5 milliards de francs, sans oublier les pertes essuyées par le secteur du tourisme (le coût des séjours pour les touristes de la zone euro va augmenter). Quant à la Bourse de Zurich, elle a plongé de près de 10% après l'annonce de la BNS.

Le tourisme sera une des victimes de l'enchérissement du franc suisse.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.