À l'image du « bouclier tarifaire » pour les prix de l'énergie, le gouvernement propose un « bouclier loyer » pour éviter la flambée des prix des loyers. Une manière de contenter à la fois les locataires et les propriétaires.
C'est devenu une question angoissante pour de nombreux locataires, qui veulent préserver leur pouvoir d'achat malmené, mais aussi pour les propriétaires qui voient les coûts d'entretien de leurs biens flamber. De combien les loyers pourront-ils augmenter cette année ? Le gouvernement a tranché et propose le « bouclier loyer » : il instaure un plafond à 3,5% maximum pour cette année. Cette mesure sera inscrite dans le projet de loi de finances rectificatives qui sera votée dans le courant de l'été par le Parlement, si le texte obtient une majorité.
Les APL revalorisées
Pour les locataires, cela signifie que les loyers vont effectivement augmenter alors que des associations réclamaient un gel pur et simple. La proposition a cependant été rejetée par Elisabeth Borne, qui l'a qualifié de « fausse bonne idée » : les propriétaires aussi ont des coûts et l'inflation les frappe également. Le ministère de l'Économie abonde, une telle mesure « gripperait toute l'offre de logement ». En parallèle, le gouvernement veut revaloriser les aides personnalisées au logement de 3,5% dès le 1er juillet.
Les propriétaires en tenaille
Cette hausse des APL représente un coût de 168 millions d'euros pour les finances publiques. Bercy vante une mesure « positive qui n'existe pas chez nos voisins ». Du côté des propriétaires, ces 3,5% risquent pourtant de ne pas être suffisants. L'indice de référence des loyers pourrait en effet s'établir à 5,5% d'ici la fin de l'année, et la hausse pourrait être encore plus importante au premier semestre 2023.