La France va connaître l’une de ses pires récoltes de blé, alors que le reste du monde affiche des moissons pléthoriques.
Y a un grain
Les agriculteurs, et notamment les céréaliers, sont inquiets. « Nous n'avons pas connu en France une telle chute de rendement depuis des décennies », assure Michel Portier, directeur général d'Agritel, société experte en stratégies des marchés agricoles dans le journal Les Echos. Cette baisse pourrait même dépasser les 30 % par rapport à l’an dernier.
Le ministère de l'Agriculture s’inquiète lui aussi de cette baisse historique du rendement, qui atteint cette année son plus bas niveau depuis 1986. Fin juillet, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a présenté une communication en Conseil des ministres sur ce sujet délicat. « Les conditions climatiques défavorables du printemps conduisent à une baisse significative des rendements, en particulier pour les céréales, qui touche inégalement le territoire et plus fortement les régions Grand-Est, Ile-de-France, Centre-Val-de-Loire et Bourgogne-Franche-Comté. Les intempéries ont également favorisé la prolifération de maladies et de ravageurs, qui peuvent dégrader la qualité des céréales » a-t-il expliqué.
Des prix à la baisse
C’est d’autant plus grave que partout ailleurs, notamment en Roumanie, en Russie, Aux Etats-Unis ou encore au Canada, la récolte s'annonce historiquement abondante. Résultat, les prix vont être tirés par le bas, et les céréaliers français vont souffrir plus que jamais.
Le ministre évoque « un contexte de prix orientés à la baisse, du fait d’une prévision de récolte mondiale de céréales à des niveaux historiquement élevés et à des stocks importants ».
Plusieurs mesures ont donc été prises, afin de soutenir le secteur. Parmi elles, des garanties de prêts de bpifrance, une année blanche en termes de remboursement d'emprunts et diverses mesures fiscales.
Le gouvernement rappelle qu’il a fait de la compétitivité du secteur agricole français, notamment du secteur céréalier, premier producteur de l’Union européenne et contributeur positif à la balance commerciale, une priorité.