Les bonnes nouvelles se multiplient sur le front de l’économie. Baisse du chômage, hausse de la croissance, hausse des recettes fiscales. Mais tout cela est-il bien solide ?
La fameuse courbe s'inverse
« Ca va mieux » clamait François Hollande à tout bout de champ, quand personne ne semblait le croire et qu’aucun des indicateurs clés ne soit réellement passé au vert. Las, peut-être était-il visionnaire ! Car ces dernières semaines, les signaux positifs s’accumulent en effet.
L’emploi, d’abord. Le taux d'emploi en France est revenu à son niveau de 1980. Une prouesse encore inimaginable il y a quelques mois, tant la crise de 2008 avait frappé fort.
La croissance, ensuite. Au deuxième trimestre, la France affiche un correct + 0,5 %, dans la veine de la croissance observée au sein de la zone euro (+0,6 %). Elle pourrait donc décrocher, en fin d’année, un bon +1,6 %. On est loin des Trente Glorieuses, mais enfin, sachant qu’en 2013, la croissance du PIB n’avait été que de 1,1% et en 2011, de 0,6 %, c’est bon à prendre.
1,6% est d’autant plus un bon chiffre que, comme l’avait rappelé le Premier ministre Manuel Valls sous la mandature précédente, au-delà d’1,5 % de croissance, cela « nous permet de faire baisser le chômage”.
Du cash dans les caisses
Ce n’est pas tout : les caisses de l'Etat se remplissent à nouveau, lentement mais sûrement ! Au premier semestre, les recettes fiscales nettes ont été supérieures de presque 6 milliards d'euros à celles enregistrées un an auparavant. Autant d’argent qui servira à financer les baisses d’impôts promises par l’exécutif.
Comme le souligne le Journal du Dimanche, les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là : « le bâtiment va retrouver en 2017 un niveau de mises en chantier plus en phase avec ses belles années. L'automobile affiche des taux de croissance significatifs. Le boom du tourisme profite à l'hôtellerie et à la restauration. Et aux aéroports, qui ne désemplissent pas : 10 millions de passagers sont passés à Roissy et à Orly au mois de juillet ! Tout cela se ressent bien sûr sur les marges des entreprises qui sont florissantes ».
Pour de bon ?
Reste à savoir si cette embellie économique peut durer. Les optimistes y voient le début du renouveau, quand d’autres appellent à la prudence. C’est le cas de François Letondu, économiste à la Société Générale, interrogé par Les Echos.
Il évoque tour à tour « les freins sur la croissance », « le problème structurel de compétitivité », « un surcroît d'importations » et « les effets négatifs sur l'activité à court terme » du retour du déficit public sous la barre des 3% du PIB.
L’éternelle question de savoir s’il faut voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide.