L'année 2018 restera certainement dans les annales comme celle du dégonflement des bulles et plus globalement du retournement économique et financier. Rien de tel que quelques graphiques pour le confirmer. A commencer par la plus belle « plantade » de l’année, en l’occurrence celle du bitcoin, dont le cours a chuté de plus de 85 % en un an. A l’évidence, ça calme !
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Le bitcoin s’effondre.
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Source : ACDEFI
Heureusement moins impressionnant, le dégonflement de la bulle boursière n’en est pas moins mémorable. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre leurs sommets de mai 2018 et leurs niveaux actuels, le Dow Jones a chuté de 14,1 % et le Cac 40 de 18,7 %.
Les marchés boursiers dégringolent.
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Source : ACDEFI
Après avoir été les fers de lance de la bulle boursière, les valeurs du numérique et le Nasdaq en ont logiquement été les fossoyeurs. Entre son sommet et son plancher de l’année 2018, l’indice Nasdaq a ainsi plongé de 23,9 %.
Et sa forte remontée des 26 et 27 décembre ne change rien à ce mouvement. Elle confirme au contraire que les investisseurs sont complètement perdus.
La nouvelle bulle du Nasdaq fait pschitt.
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Source : ACDEFI
Pour le moment, seule une bulle continue de résister : celle de la dette publique. En effet, en dépit de la flambée de cette dernière, en particulier en France, les taux d’intérêt des obligations d’Etat restent artificiellement bas.
La bulle de la dette résiste…
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Sources : INSEE, ACDEFI
Mais cela risque néanmoins rapidement de s’inverser, notamment avec la fin de la « planche à billets » de la BCE, mais aussi les risques politiques qui dominent de plus en plus la zone euro.
D’ores et déjà, l’Italie a donné le « la ». En un an, le taux d’intérêt des obligations de l’Etat italien à dix ans est effectivement passé de 1,5 % à 3,6 %. Et même si depuis quelques semaines, celui-ci est revenu sous les 3 %, son niveau a déjà commencé à déprimer la croissance.
… sauf en Italie.
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Source : ACDEFI
Après une baisse de son PIB au troisième trimestre 2018, l’Italie est d’ailleurs sur le point d’en connaître une seconde lors du quatrième trimestre, ce qui marquera donc sa troisième récession en une décennie. Du jamais vu pour un pays développé depuis la seconde guerre mondiale !
Italie : 3 récessions en dix ans…
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Si l’économie française n’en est pas encore là, force est malheureusement de constater qu’elle s’en approche dangereusement. Une baisse de son PIB devrait ainsi s’observer dès le quatrième trimestre 2018.
Le plus dramatique est que rien ne nous permet d’anticiper une sortie de crise par le haut au cours des prochains mois. Quelle tristesse !
L’économie française au bord du gouffre.
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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI
Il ne sera d’ailleurs pas possible de compter sur l’Allemagne pour nous aider, cette dernière étant également en train de subir un fort ralentissement économique, qui s’est déjà traduit par une baisse du PIB allemand au troisième trimestre 2018.
L’Allemagne souffre également.
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Sources : Destatis, ACDEFI
Conséquence logique de ces piètres évolutions, la zone euro est également retombée dans la croissance molle, voire l’atonie économique. Et la forte baisse des indicateurs avancés montre que le plus dur reste à venir.
La zone euro en danger.
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Sources : Eurostat, Sentix, ACDEFI
Bien différemment et alors que les « éminents spécialistes » de l’économie américaine lui prédisaient le pire, celle-ci a, au contraire bénéficié à plein de la baisse des impôts pour tous (entreprises et ménages). Pourtant en fin de cycle, sa croissance a ainsi nettement redémarré, dépassant même les 3 % en glissement annuel.
Les Etats-Unis redémarrent.
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Sources : BEA, ACDEFI
Erreur similaire du consensus à l’égard de la Chine et de l’Inde. En effet, bien loin des funestes prévisions de certains, la croissance chinoise s’est maintenue au-dessus des 6,5 % et celle de l’Inde a même dépassé les 7 %.
La Chine et l’Inde font mieux que résister.
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Sources : NBSC, Mospi, ACDEFI
Au total, comme nous l’annoncions il y a un an, la croissance mondiale a néanmoins ralenti, passant de 3,8 % en 2017 à environ 3,3 % cette année.
Accompagnant cette décélération et après avoir flambé artificiellement, les cours du pétrole sont repartis en forte baisse à partir de l’automne, et surtout en fin d’année.
Pétrole : une bulle à l’envers.
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Source : ACDEFI
Cette dégringolade constitue cependant une bulle à l’envers dans la mesure où elle est beaucoup trop excessive au regard de l’état de la croissance mondiale.
Et même si un nouveau ralentissement se produira en 2019, du moins selon nos prévisions, l’économie planétaire devrait éviter l’effondrement. Rendez-vous donc la semaine prochaine pour le détail de nos prévisions sur l’année à venir.
Article écrit par Marc Touati ici