Lendemain d'un jour oblige, il fallait en parler.
Et sur une période où la croissance est sur le fil du rasoir, les jours fériés, très nombreux en ce mois de mai, ne sont pas forcément les bienvenus. On pourrait en douter certes, mais il faut pourtant en tenir compte. Et même si ce mois de mai compte autant de jours fériés qu'en 2012, l'année 2013, elle, bénéficie de deux jours ouvrés en moins que l'an passé.
Un exemple tout simple : posez une RTT le 10 mai prochain, suite directe du mercredi 8 mai et du jeudi de l'Ascension, qu'obtenez-vous ? Un week end de cinq jours ! Nombre de français en profiteront sans doute pour se mettre au vert quelques jours. Ajoutons à cela un 1er mai qui tombe en pleine semaine et un lundi de Pentecôte, redevenu férié, c'est donc un calendrier fort avantageux qui se profile pour les salariés français. Et au coeur d'une mauvaise période économique, ces absences répétées ne seront pas faciles à gérer pour les entreprises. L'activité tournera forcément au ralenti, par rapport au mois précédent.
Pourtant il faut préciser que tous les secteurs du marché ne sont pas sur le même plan d'égalité face à cela. En particulier les secteurs que sont le tourisme et la restauration, qui devraient, eux, mettre du beurre dans leurs épinards après un hiver prolongé qui ne les a pas aidés. Notons au passage, qu'à la différence de mai 2012 qui comptait deux ponts possibles, mai 2013 n'en compte qu'un seul. Cependant l'incitation à faire le pont, voire le viaduc du 10 mai est plus que tentante.
Précisons également que l'impact de ces jours chômés en mai ne sera pas visible à court terme. En effet, les dépenses de consommation des ménages, par mois, tout comme les chiffres du PIB sont calculés indépendamment des jours ouvrables. Il ne faudrait pas non plus que le calendrier modifie les estimations trimestrielles du sacro saint Insee.
En revanche, sur du long terme, c'est à dire sur le calcul de la croissance annuelle, cette modification n'intervient pas. D'où le fameux écart entre le calcul annuel des comptes nationaux et les comptes trimestriels de l'Institut national de la statistique. Il faudra donc attendre 2014 pour juger de l'impact de ces jours fériés.
Mais on ne badine pas avec les chiffres. 2013 compte 251 jours ouvrés, soit deux de moins que 2012. Selon l'Insee, l'effet du calendrier sera forcément négatif sur la croissance du PIB, à hauteur de 0,1 point. Et cela, quoi qu'on pense du gouvernement actuel, dépasse totalement Jean-Marc Ayrault et ses équipes...