Italie : Monti s’en va, Berlusconi revient

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Par Laure De Charette Modifié le 10 décembre 2012 à 5h36

A 76 ans et de multiples scandales et procès sur le dos, on pensait le Cavaliere définitivement rangé des voitures. Erreur ! Samedi, Silvio Berlusconi a fait savoir qu’il gouvernerait volontiers à nouveau l’Italie en se présentant -pour la sixième fois !- comme le candidat de centre droit aux élections législatives anticipées début 2013. Pour Mario Monti, c'est la goutte qui fait déborder le vase : il a annoncé dans la foulée sa démission « irrévocable ».

Berlusconi a quitté la présidence du Conseil des ministres en novembre 2011 et a retrouvé son poste de député dans la foulée. S'il revenait au pouvoir, le pays verrait alors deux personnalités diamétralement opposées se succéder. Comme le résume Libération, « le magnat de la télévision, amateur de jolies femmes, réputé pour ses rodomontades, ses plaisanteries et son égo, a lâché le rigoureux professeur d'économie, catholique pratiquant, à l’humour pince-sans-rire ». Mais avant cela, il va devoir retourner devant les juges : en octobre dernier, il a été reconnu coupable de fraude fiscale et notamment interdit d’exercer un mandat public pendant trois ans. Une décision dont il a fait appel.

C'est ce samedi, jour où les marchés financiers sont fermés et à l’abri d’une ultime tempête, que Mario Monti, ancien commissaire européen, a annoncé sa décision de s’en aller après le vote du budget prévu d’ici à la fin de l’année. « J 'ai décidé de partir parce que j'ai été blessé dans mes convictions les plus profondes », a t-il expliqué au Corriere della Sera peu après l'annonce de Berlusconi. En fait, il est surtout furieux que le Peuple de la liberté (PDL), le Parti de Berlusconi, n’ait pas voté un texte s’attaquant aux coûts de la politique, et que le chef de ce parti dénonce à longeur de semaine l'austérité, les hausses d'impôts, la dette publique, le chômage, un bilan hérité, aux yeux de Monti, de dix-huit ans de Berluconisme.

Les Italiens devraient être appelés aux urnes en février ou en mars prochain dans le cadre des élections législatives anticipées. Mais même pour le vieux briscard de la politique qu'est Berlusconi, un tel retour n’est pas gagné, loin de là. Un récent sondage le créditait de moins de 14% des intentions de vote en cas de scrutin national.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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