"Il ne faut pas se tromper de combat sur l'ISF" affirme Aurélie Filippetti à nos confrères des Echos ce matin. Et tant pis si la commission des Finances de l'Assemblée Nationale a voté à une large majorité le texte, non sans l'amender au passage ! Ainsi, le seuil d'imposition des oeuvres d'art imposables, si l'amendement est approuvé par les deux chambres, est de 50 000 euros, contre 5000 prélablement. Il n'empêche.
La ministre de la Culture soutient "l'exception culturelle" et justifie pour cette seule raison le maitien de l'exonération de l'ISF pour les oeuvres d'art. Ah oui autre argument : "De grands musées tels que le Louvre, Pompidou ou le Quai Branly voient leurs crédits baisser, (...) l'effort fait par l'ensemble du secteur de la culture est largement suffisant". Magnifique syllogisme pour ne pas dire sophisme qui aboutit au non assujetissement des oeuvres d'art à l'ISF.
Se targuant d'un soutien sans faille du Premier ministre et du président de la République sur le sujet (c'est pas moi c'est les autres) Aurélie Filippetti a pourtant donné un coup de grâce au bon sens dans sa démonstration. Interrogée par le journaliste des Echos décidément bien inspiré, sur le sens à donner à la taxation du risque et de la création d'entreprises et pas des oeuvres d'art, la ministre de la Culture a répondu : "Mais l'art et la culture, c'est la création. Ce sont des éléments essentiels du rayonnement de l'économie, de l'attractivité et de la compétitivté de la France". La culture, combien de divisions face aux 500 000 créateurs d'entreprises (dont 250 000 autoentrepreneurs) qui se lancent chaque année ?