Maintenant que les États-Unis sont sortis de l'accord sur le nucléaire iranien, que va-t-il se passer pour les entreprises qui, depuis 2015, ont lancé une activité en Iran ? La France entend les protéger des sanctions.
Même si l'Europe s'attendait au départ des États-Unis de cet accord arraché de haute lutte en 2015, la décision de Donald Trump de rétablir les sanctions économiques les plus dures a néanmoins pris tout le monde de court. Les États-Unis vont laisser quelques mois aux entreprises engagées dans des programmes en Iran pour faire leurs valises ; ensuite, elles sont susceptibles d'être frappées de sanctions économiques si elles poursuivent cette activité. C'est ce que veux éviter Bruno Le Maire.
Des paroles aux actes
Le ministre de l'Économie a demandé, au micro d'Europe 1, que l'Europe « passe des paroles aux actes » en protégeant les entreprises qui font des affaires en Iran. Le patron de Bercy a ainsi contacté son homologue américain afin de demander soit des « exemptions », soit « des délais plus longs ». Plus globalement, il s'est interrogé sur le rôle qu'entend jouer les États-Unis dans le monde. « Voulons-nous que les Etats-Unis soient le gendarme économique de la planète ? Ou voulons nous, nous Européens, dire : Nous avons des intérêts économiques, nous voulons continuer à faire du commerce avec l'Iran dans le cadre d'un accord stratégique" ».
Divergences politiques
Cette dernière option semble être celle que veulent tenter les trois pays européens signataires de l'accord, à savoir la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Ils pourraient obtenir le soutien de la Chine et éventuellement de la Russie, qui a des intérêts stratégiques dans la région. Reste à connaitre la position des États-Unis. Bruno Le Maire a rappelé que « Alliance historique ne signifie pas alignement politique » : depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, la France et les États-Unis s'opposent sur plusieurs dossiers économiques, politiques et environnementaux.