Football : les fonds d’investissement de plus en plus nombreux en France

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Par Marie-Eve Jamin Modifié le 23 mars 2023 à 10h08
Soccer Football
@shutter - © Economie Matin
40000 EUROSEn ligue 1 le salaire brut median des joueurs est de 40.000 euros par mois.

Le championnat de France de football reprend ces 5, 6 et 7 août avec la moitié des clubs sous pavillon étranger. Pourquoi les fonds d'investissement sont-ils de plus en plus nombreux en Ligue 1 ?

Les fonds d'investissement sont de plus en plus nombreux dans le football français. La moitié des clubs de Ligue 1 seront "sous pavillon étranger" pour la saison 2022-2023, alors qu'ils n'étaient que deux dans les années 2010 : le Qatar à Paris et la Russie à Monaco. Il faut dire que longtemps la France a été un repoussoir de par sa fiscalité, plus élevée qu'ailleurs, mais aujourd'hui elle semble être devenue un véritable eldorado pour ces investisseurs étrangers.

Acheter bas avec l'espoir de revente plus haute

Le regard des fonds d'investissement a changé dans les années 2010 pour deux raisons. Avec l'Euro 2016, la France a renouvelé son parc de stades et a donc rattrapé son retard. Avec ses enceintes neuves, elle avait un outil de production meilleur pour ses clubs. L'autre rasion, c'est l'appel d'air lié à Mediapro où beaucoup d'investisseurs se sont dits qu'il y avait une occasion d'acheter quelque chose qui va prendre de la valeur rapidement. Malheureusement on connaît la suite : un échec retentissant. Mais cela a permis à certains de se dire que, comme le football français était en difficulté, ils pouvaient l'acheter à un prix plutôt accessible. Ce qui n'est pas le cas par exemple en Angleterre où le prix du billet est très élevé ; en Allemagne c'est aussi compliqué car on ne peut pas être réellement majoritaire de club ; et en Espagne, les principaux clubs sont aux mains de socios. Ainsi, en France les fonds d'investissement pouvaient acheter bas avec l'espoir de revente plus haute .

Des risques existent

Les fonds d’investissement cherchent à limiter les risques. Ils vont donc avoir des clubs dans différents marchés. L'exemple de City Group est parlant. Ce dernier possède plusieurs clubs : Manchester City, New York, Melbourne, Yokohama, et d’autres à travers le monde. Mais il s'agit d'un contournement de la règle de multi-propriétés. Alors reste à savoir si l’UEFA ou la FIFA vont avoir les moyens de lutter contre. Est-ce que la Commission européenne va leur reconnaître la capacité d’avoir le monopole d’organisation par rapport à la fameuse Super League ? Affaire à suivre.

Deux autres risques existent. Premier risque : la réflexion à court terme pour gagner du cash, mais si l'espérance de plus-value (surtout à la revente) est plus floue, les fonds ont tendance à se désengager rapidement. Dernier exemple en date : les Girondins de Bordeaux. Le club a finalement été sauvé, mercredi 27 juillet 2022, d’une rétrogradation administrative en National 1 par la Fédération française de football, malgré des difficultés financières persistantes. Second risque : l'acceptation par le public et les pouvoirs publics qui recherchent à la fois l'animation de la cité et "la paix sociale" comme pour le FC Nantes.

Le football nécessite toujours plus de moyens. Difficile désormais à un notable de province d'assumer seul le risque financier d'un club. Difficile aussi pour les fans, sans générer de l'endettement, comme le démontre le FC Barcelone et sa dette hors normes (plus d'un milliard d'euros en 2021). Pour autant, rien n'empêche que les capitaux recherchés par les clubs viennent de l'étranger. Enfin, la France compte plus de 40 milliardaires, mais un seul est engagé dans le football : Pinault au Stade Rennais.

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Journaliste depuis dix ans, j'essaie de transmettre ma passion pour l'actualité au quotidien. Je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.